Depuis le jeudi 9 décembre 2021, un mouvement de grève massif est en cours sur les 13 sites de production d’Arkema en France, à l’occasion des négociations annuelles obligatoires (NAO). Les revendications sont une hausse des salaires au moins égale à l’inflation, avec un « talon », c’est-à-dire une augmentation minimale de 100 €. Pour toute réponse, la direction a proposé 1,7 % d’augmentation et un talon de 55€.
Avec l’inflation galopante, les travailleurs veulent une meilleure répartition des richesses créées : les objectifs de chiffre d’affaires pour le troisième trimestre ont été atteint en avance, et même doublés, à 2,4 milliards d’euros, le bénéfice annuel avant impôts atteint 1,7 milliards d’euros ! Parmi les nombreuses productions chimiques du groupe, un certain nombre sont nécessaires à la fabrication de produits sanitaires, telle l’eau oxygénée.
De l’argent, il y en a ! Mais il ne sert pas à augmenter les salaires, ni à embaucher, alors qu’il y en aura bien besoin avec la hausse de la production. Cette année, l’entreprise a racheté pour près de 300 millions d’euros d’actions pour en faire gonfler le cours en détruisant la plupart, le reste enrichit les cadres dirigeants : le PDG, Thierry Le Hénaf en a ainsi vendu 2500 pour récupérer 300 000 euros. Ce qui ne l’a pas gêné pour remercier les salariés pour leurs « efforts ». Cerise sur le gâteau, elle a aussi redessiné son logo, pour 5 millions d’euros.
Déterminés, les travailleurs de l’ensemble des usines ont voté cette semaine la poursuite du mouvement sur les différents sites. Par exemple, à Pierre-Bénite, l’AG des grévistes s’est réunie ce mercredi midi autour d’un barbecue et a voté la reconduction de la grève jusqu’à lundi prochain. Jusqu’ici, le taux de gréviste a pu atteindre 50 % de l’ensemble de l’usine. Désormais, pour tenir dans la durée, la grève s’organise autrement : en fonction des ateliers, tout le monde n’est en permanence en grève mais des caisses de grève sont organisées.
La grève est partie pour durer si la direction ne revoit pas sa copie : le moral est bon et personne ne s’imagine retourner au travail en courbant l’échine. Les rassemblements organisés trois fois par semaine permettent de se retrouver entre grévistes, de discuter des perspectives et de décider la reconduction !