Ce lundi 15 juin, la grève des salariéEs d’Otis en est à son 10e jour. Le nouveau rassemblement sur le parvis de la Défense, au pied de l’immeuble où se tient enfermée au propre comme au figuré la direction de la première entreprise de la profession, montre le maintien de la mobilisation des grévistes.
Depuis dix jours, dans plusieurs villes en région, ils/elles ont multiplié rassemblements, manifestations, opérations escargots... Près de 10 000 pannes restent non prises en compte, malgré les demandes de renfort faites par la direction d’Otis aux entreprises de la profession.Mais tout aussi déterminée est la direction de l’entreprise. Le refus de céder n’est pas seulement économique, c’est aussi une volonté politique délibérée de répondre favorablement aux revendications des salariéEs...
Pour une mobilisation nationaleLes revendications vont bien au-delà des salaires. Avec des plans sociaux à répétition, c’est l’aggravation des conditions de travail, la sécurité des salariéEs et des usagerEs qui sont au cœur de la mobilisation. Donc des revendications qui concernent toute la profession.Une profession où la notion de cartel mafieux est une réalité maintes fois vérifiée. Les quatre « grands » européens (Otis, Schindler, Kone et Thyssen) sont régulièrement condamnés, avec des amendes très élevées, pour entente sur les prix, partage des marchés, sans même parler des surfacturations. Chez Thyssen, le site d’Angers est en cours de liquidation en vertu de la nécessité de réduction des coûts. Chez Schindler, la direction ose proposer 15 euros d’augmentation mensuelle pour toutes et tous. Une tentative de déminage d’une éventuelle mobilisation qui relève du mépris et confine au ridicule.C’est donc aussi un enjeu pour l’ensemble des organisations syndicales et des salariéEs de la profession de joindre leurs forces, leurs mobilisations. Une initiative nationale, intra-entreprise, interprofessionnelle, est en discussion. Une urgence à faire aboutir en même temps que la recherche du soutien des usagers.
Robert Pelletier