Publié le Jeudi 21 avril 2016 à 11h10.

Atelier de Noisy-le-Sec : la grève paie !

Lundi 18 avril, la direction du Technicentre de Paris-Est (en charge des rames banlieue) voulait présenter en CHSCT une nouvelle mise en place des roulements, qui imposait le travail les week-ends pour la quasi-totalité des agents de cet atelier. L’objectif était clair, tirer au maximum sur la productivité des agents, pour faire face aux manques d’effectifs et donc ne pas embaucher. D’autant que le travail de week-end et de nuit devrait être réservé aux missions ne pouvant être différées, comme la circulation des trains par exemple. La maintenance des rames n’entrant pas dans ce type de tâches, le but était simplement de rentabiliser les machines et de dégrader encore un peu plus les conditions de travail et de vie. En somme, l'idée était également de mettre en place avant l’heure, l’une des tendances du décret-socle ferroviaire : moins de repos le week-end ! Pour exprimer leur colère, les cheminots de l’atelier ont signé massivement une pétition, refusant le travail du week-end. Et c’est au nombre de soixante-dix qu'ils ont arrêté le travail ce lundi pour aller la déposer au directeur du technicentre. Ce dernier n’a rien trouvé de mieux à faire que de jeter de l’huile sur le feu, déclarant que leur démarche était illégale et qu’il compterait les collègues en grève. La réaction a été immédiate : tenue d’une AG et vote de la grève ! Soixante d’entre eux se sont alors dirigés vers le siège de la direction régionale SNCF de Paris-Est pour solliciter un entretien avec la directrice de région. Après s'être vu proposer un rendez-vous le mercredi, puis le mardi et face à l’abnégation des grévistes, ceux-ci se sont vu accorder une réunion le jour même. Ils ont ainsi élu une délégation pour porter leurs revendications auprès de la direction. Alors que la réunion tournait au dialogue de sourd, les cheminots ont décidé d’envahir celle-ci afin de montrer leur colère sur le projet de réorganisation, mais aussi sur leurs conditions de travail actuelles. La direction a peu apprécié… Mardi 19 au matin, ce sont quatre-vingt dix collègues de l’atelier qui se retrouvent en AG et décident de reconduire la grève. Pour montrer leur détermination, et malgré la présence d’un huissier depuis lundi après-midi, ils décident d’occuper l’entrée-sortie ferroviaire du dépôt ! Résultat : le trafic du RER E est très perturbé et la direction n’a d’autre choix, au bout de 4h, que de céder et de s'engager par écrit à ne pas modifier les roulements actuels ! C’est une belle victoire qui nous montre la voie à suivre, celle de la lutte collective et de la détermination. Une bonne expérience à engranger dans le but de la grève reconductible contre la casse du RH077 ! CorrespondantE