Patronat et gouvernement ont retardé les annonces de suppression de postes jusqu’à l’affaiblissement de la mobilisation contre la réforme des retraites. Pas question de prendre le risque d’ajouter un motif aux mobilisations en cours. C’est donc depuis quelques jours que Renault et Peugeot SA, avec un bel ensemble, ont annoncé de nouvelles restructurations. L’une des premières mesures envisagées chez Renault serait la mise à la retraite anticipée de milliers de salariés au titre de la pénibilité à laquelle s’ajouteront au cours des mois à venir des mesures visant à réduire encore les effectifs (mobilité intersites, prêts de main-d’œuvre à d’autres entreprises, mutations « concertées »). Le site de Sandouville est le premier touché par des restructurations qui vont entraîner d’ores et déjà plusieurs milliers d’heures de chômage technique. Chez PSA, à Aulnay, après la liquidation de 500 postes d’intérimaires (sur 800) en octobre, la direction vient d’annoncer la suppression de 280 postes environ au sein des ateliers sur les 3 600 emplois au total. Après avoir bénéficié de millions d’euros du gouvernement pour une première vague de restructurations, les grands groupes et les équipementiers veulent poursuivre leurs réorganisations entraînant des milliers de suppressions de poste et des fermetures de sites. À la poubelle, les engagements pris alors de ne pas licencier ni fermer de sites en échange de ces aides. À Melun (près de 400 emplois supprimés à l’horizon 2012), PSA prétendait qu’il ne s’agissait pas d’un site de production ; à Aulnay, ce serait des départs volontaires !Et pourtant les groupes affichent des bénéfices colossaux, comme General Motors qui vient d’exploser tous les scores en Bourse pour sa réintroduction. Face à cela, la riposte, et notamment la bataille pour l’interdiction des licenciements, reste d’actualité.