Publié le Jeudi 10 mars 2022 à 18h00.

Automobile : la résistance de la SAM continue

Mercredi 2 mars, c’était le centième jour de l’occupation de l’usine de la SAM à Viviez dans le bassin de Decazeville. Nous étions encore 2500 pour réaffirmer le soutien à la résistance des ouvrières et ouvriers de la SAM.

Des délégations de la CGT du Gard, de l’Hérault, du Tarn et Tarn-et-Garonne étaient présentes ainsi que des représentants des syndicats aveyronnais FO, FSU, Sud Solidaires, CFDT, Confédération paysanne.

Les fours chargés d’aluminium toujours allumés

Depuis le début de l’occupation, il y a eu la mise en liquidation de l’usine et les lettres de licenciement adressées par pli recommandé à tous les salariéEs de l’usine. Sous la responsabilité et la protection des travailleurEs les machines sont toujours là et les fours chargés d’aluminium sont toujours allumés, sans interruption comme l’exigent les procédures de bon fonctionnement de cet outil de travail. « Il y a un suivi régulier des deux fours de fusion et huit fours de maintien, tous avec du métal en fusion. Des rondes régulières, environ toutes les deux heures, vérifient la température et leur état. Les fours seront vidangés et éteints lorsque les revendications des Sam seront satisfaites sur les points demandés à Renault, aux mandataires et sur le projet de reprise » a indiqué l’un des ­responsables CGT de l’usine.

Même après les licenciements, le collectif de lutte forgé depuis des années par les salariéEs de la SAM continue à tenir. Force est de constater que devant cette force toujours mobilisée les pouvoirs publics lors de longues discussions ne ferment pas toutes les portes sans toutefois satisfaire aucune revendication…

La page du tout automobile est tournée

Le ministre Le Maire et la présidente PS de la région Occitanie affirment qu’ils sont toujours à la recherche d’éventuels repreneurs. Vu la position de Renault, la page du tout-automobile est définitivement tournée et les projets mis publiquement en avant visent à fournir aussi d’autres branches industrielles. Mais ils supposent pour commencer des subventions publiques importantes. Et Carole Delga annonce que rien ne sera décidé avant plusieurs mois.

Du côté de Renault pas de répit dans l’intransigeance. Le milliard d’euros de bénéfices scandalise d’autant plus. Rien sur la moindre indemnité supra légale dont la nécessité est pourtant incontestable. C’est pourquoi les 280 salariéEs de la SAM ont décidé d’ester en justice devant le conseil des Prud’hommes de Rodez contre Renault, Jinjiang l’ancien propriétaire failli, et les mandataires liquidateurs.

Ils envoient des huissiers

Quant aux mandataires, après un constat d’huissiers, ils ont traîné devant le tribunal de Rodez les responsables CGT de l’usine. Signe du rapport de forces local, vendredi 4 mars, le tribunal de Rodez a refusé de statuer reportant une décision à plusieurs semaines plus tard. Les mandataires continueront-ils dans leur refus de prendre tout engagement écrit quant au non démantèlement de l’outil de travail ?

La résistance de la SAM continue et un prochain rendez vous de solidarité est en cours de préparation pour la fin du mois de mars à Rodez.