Une réunion publique initiée par le maire de Carhaix, Christian Troadec, contre la fermeture de Marine Harvest, a réuni 700 personnes. Elles ont décidé d’organiser une manifestation régionale le 2 novembre à 15 h à Quimper.
Des syndicalistes de Gad, de Doux et de Marine Harvest, mais aussi le NPA, ont pris la parole lors de cette réunion pour dire non aux licenciements, en Bretagne comme ailleurs. Le porte-parole du NPA Kreiz Breizh a en particulier appelé les salariés, les agriculteurs, à manifester leur colère et à se rassembler dans la lutte. L’appel à manifester est déjà relayé par les syndicats, le Front de gauche, certaines municipalités, de simples citoyens... Déjà cible il y a quelques années du combat victorieux des défenseurs de l’hôpital de proximité de Carhaix, Quimper et sa préfecture risque donc une nouvelle fois de connaître une journée agitée.En effet, l’agroalimentaire breton, c’est 8 000 licenciements : Doux, Gad, Tilly, Boutet Nicolas et dernièrement Marine Harvest, usine de transformation du saumon qui a annoncé la fermeture de son site à Poullaouen (petit bourg près de Carhaix). 287 salariés qui seront virés en janvier 2014 alors que l’entreprise Marine Harvest cotée en bourse annonce 200 millions d’euros de bénéfice en un semestre...
Pour l’unité ouvrière et paysanneCerise sur le gâteau, l’écotaxe, qui pénaliserait 3 ou 4 fois plus les camions en Bretagne que dans le reste du pays, est perçue comme injuste et inefficace écologiquement. Le gouvernement devrait donc se méfier car les grandes révoltes bretonnes ont toujours eu un lien avec la fiscalité, l’emploi et l’environnement : la révoltes des bonnets rouges en 1675 contre l’impôt du papier timbré, la bataille du rail en 1962 contre l’éloignement ; la lutte victorieuse contre la centrale nucléaire de Plogoff en 1980 ; la révolte du centre Bretagne pour sauver son hôpital de proximité à Carhaix en 2008... La manifestation du 26 octobre à Pont-de-Buis ne pourrait donc être qu’un début.Hollande avait promis pendant la campagne présidentielle qu’il s’attaquerait avec force à la finance quand celle-ci mettrait injustement en danger l’emploi et donc la vie des salariés. Nous n’avons bien sûr aucune confiance dans ce gouvernement qui ne s’oppose jamais aux licenciements et se trouve bien plus à l’aise pour taxer les pauvres et donner aux riches. En revanche, nous avons entièrement confiance dans les salariés bretons de l’agroalimentaire et dans la population pour résister, lutter et gagner. C’est donc la poursuite et le renforcement de l’action coordonnée, comme le font les travailleurs de chez Gad, qui est nécessaire, y compris la grève et le blocage des sites qui seraient sans nul doute soutenus par la majorité de la population.C’est l’interdiction des licenciements et l’ouverture des livres de comptes qu’il faut appliquer, tout comme la réquisition des sites, des machines et des stocks pour amorcer la refondation de la filière agroalimentaire : pour une autre production de qualité et respectueuse de l’environnement, une industrie agroalimentaire à visage humain, sous le contrôle des paysans et des salariés eux même. C’est sur ces mots d’ordre que le NPA manifestera le 2 novembre à Quimper en appelant à l’unité ouvrière et paysanne la plus large. La détermination et la colère sont grandes aujourd’hui en Bretagne, et de ces luttes peuvent surgir l’espoir et le vrai changement !
Correspondants NPA Kreiz Breizh