Publié le Mardi 11 mars 2014 à 07h46.

Caisse d’épargne : une organisation du travail attentatoire à la santé des salariés

Quelques semaines après avoir obtenu la mise en examen de François Pérol pour prise illégale d’intérêts, Sud BPCE et son avocat Stéphane Ducrocq viennent d’obtenir une nouvelle victoire dans leur lutte indéfectible pour défendre les salariéEs et faire avancer le droit.

Le 21 février 2014, la cour d’appel de Lyon a confirmé le jugement du TGI de Lyon du 4 septembre 2012 et a infligé un nouveau camouflet aux patrons de la caisse d’épargne Rhône Alpes (CERA). La Cour a considéré que l’organisation du travail mise en place par l’entreprise entre 2007 et 2012 était attentatoire à la santé des salariés.

La concurrence généraliséeCette organisation du travail reposait sur le benchmark, un système d’évaluation délétère qui met en concurrence permanente les agences et les commerciaux dont les résultats sont comparés à chaque instant. Ainsi, les tableaux de suivi indiquaient pour chaque agent le total des ventes par nature d’activité (bancarisation, épargne, assurance, etc.) et surtout mesuraient l’écart moyen par rapport au premier. L’obsession quotidienne de chaque salariéE était de « créer de l’écart » par rapport aux autres salariéEs, non plus collègues mais rivaux.Pour Stéphane Ducrocq, l’avocat de Sud groupe BPCE, « c’est une décision très satisfaisante dans la mesure où elle entérine le fait que désormais le juge peut s’immiscer dans la vie de l’entreprise et interdire une organisation du travail qui serait potentiellement susceptible de porter atteinte à la santé des salariés. Elle autorise en outre les organisations syndicales à intervenir de manière préventive avant qu’un drame effectif ne soit survenu. »Depuis le jugement rendu par le TGI, la CERA a mis en place un benchmark « allégé » pour tenter de contourner l’interdiction posée par le TGI. Ce « benchmark light » reste incontestablement dangereux et Sud envisage toutes les possibilités d’action pour faire interdire cette organisation du travail et protéger ainsi la santé des salariéEs.

Patrick Saurin