Publié le Jeudi 14 juillet 2022 à 19h00.

Chez Pommier, contre l’inflation, une seule solution : nos luttes pour imposer une augmentation !

La grève aux usines Pommier, à Bagnères-de-Bigorre dans les Hautes-Pyrénées, continue1.

Lan dernier déjà, une grève avait été lancée au moment des NAO (négociations annuelles obligatoires sur les salaires). Cette année la situation s’est aggravée : l’inflation explose, la direction ne propose aucune augmentation et retire des primes ! Pour le PDG, Grégoire Libert, la pandémie a été un prétexte pour imposer des reculs et revenir sur des acquis. Les salariéEs sont donc en grève reconductible depuis le 24 mai, avec un piquet installé devant l’usine.

L’imposture du dialogue social

La mobilisation reste très suivie, avec des pics jusqu’à 95 % des grévistes, mais l’attitude du PDG est constante : refus de négocier et politique de la chaise vide ! Il cherche même à écouler la production qui reste en stock, au mépris des règles de sécurité. Ce sont les grévistes qui ont joué les lanceurs d’alerte auprès d’Enedis, principal donneur d’ordres. Il a enfin tenté un chantage sur les salaires, en les payant avec plus d’une semaine de retard, exigeant la reprise du travail, rien de moins qu’une entrave au droit de grève !

Face à cela, les institutions et les pouvoirs publics, saisies par les grévistes et les organisations syndicales, restent dans un silence impuissant… et complice ! La seule pression qui compte, c’est la mobilisation avec un fort taux de grévistes et une solidarité qui dure et s’organise.

La lutte impose son agenda

Depuis le début du conflit, de nombreuses manifestations et initiatives ont permis d’occuper l’espace public.

Avant le second tour des législatives, une large délégation s’est retrouvée avec celle du collectif de défense de l’hôpital pour interpeller le député LREM local. Il venait de faire une déclaration dans la presse pour « défendre les entreprises » avec les représentants patronaux, tout un programme… Là, il était moins à l’aise, et le meeting s’est transformé en catastrophe politique et mise à nu totale… et il n’a pas été réélu !

Un « stand des luttes » avec une cagnotte s’est tenu pendant la fête de la musique et les grévistes en ont organisé une en ligne qui a rencontré un vrai succès, même si on reste loin du compte des journées de grève !

Un concert dans l’usine a rassemblé plusieurs centaines de personnes, parfois d’ailleurs aussi d’ancienEs grévistes d’autres entreprises qui ont retrouvé la joie et la solidarité du combat.

À ce jour [lundi 11 juillet], la grève continue et les salariéEs refusent de céder. Plusieurs initiatives dans et devant l’usine seront prises avant le pont du 14. Plutôt que de négocier des miettes, ils et elles exigent le paiement des primes et l’augmentation générale des salaires de 5 %. La situation est difficile mais la ténacité des Pommier a déjoué les manœuvres du patron.

Nous sommes nombreux à sentir que cette grève est la nôtre, qu’elle prépare et préfigure d’autres combats dans les semaines et les mois à venir. Elle pose la question centrale des salaires et les moyens de la résoudre : la lutte !

 

Cagnotte en ligne : https://www.onparticipe.fr/cagnottes/YImwzBhS

  • 1. Voir l’Anticapitaliste n° 623.