Publié le Mercredi 7 décembre 2016 à 09h56.

Clinique Ormeau Pyrénées Tarbes (65) : 4e semaine de grève !

Les salariéEs (majoritairement des femmes) des deux cliniques privées de Tarbes sont en grève reconductible depuis le 8 novembre. Ces deux sites appartiennent depuis peu au groupe Médipôle, un des géants de la santé privée. Les conditions de travail, déjà précaires, se sont aggravées depuis le rachat.

Départs non remplacés et fin de CDD, les salariéEs sont passés de 580 à 510... Des réorganisations avec des plannings intenables, et des « pools » de remplacements sur le tas pour combler les manques... Des journées de 12 h 40 payées 12, sans compter le temps de pause ni intégrer les transmissions... Suite aux pressions et à la fatigue, le nombre d’absences de courte durée a augmenté de 30 %, sans remplacements. Et les salaires sont ridiculement bas, 30 % en moyenne en dessous de ceux de l’hôpital, les plus bas étant même au-dessous du SMIC !

C’est contre ces conditions et pour imposer des négociations que les salariéEs, rassemblés en assemblée générale, ont décidé de s’associer à la journée nationale de la santé le 8 novembre et de partir ensuite en grève reconductible.

Le mouvement met la pression

Sans surprise, la direction et l’Agence régionale de santé ont pris une attitude dilatoire : le directeur prétexte l’absence de mandat pour négocier, et l’ARS reste aux abonnés absents... C’était sans compter sur la détermination des grévistes, mobilisées jusqu’à 80 %. Chaque jour des diffusions de tract à la population, des cortèges de grévistes, l’occupation de l’ARS avec placardage d’affiches : « ARS, Agence de réquisition des salariéEs », ont contraint la direction comme l’ARS à bouger. Samedi 3 décembre, une manifestation a rassemblé 1 800 personnes, ce qui est un chiffre très significatif pour une petite ville comme Tarbes.

Cette pression incessante, les assemblées de grévistes quotidiennes ouvertes à ceux qui soutiennent la lutte, un sens permanent de l’initiative qui déborde les cadres habituels, a gagné la sympathie de tout le monde et rythme la vie de la ville. « Consultations » gratuites au marché, occupation du hall des départs à l’aéroport, ouverture d’une caisse de solidarité à la grève (30 000 euros à ce jour), pétition en ligne... La grève fait l’actualité et oblige tout le monde à se positionner, politiques, institutionnels et direction. La direction et les cadres paniquent face à cette détermination : mardi 29 novembre, un médecin a même forcé un barrage filtrant, renversant un militant de la CGT, frôlant l’accident grave.

À suivre...

Correspondant

Pétition en ligne.

Solidarité financière en ligne.