Publié le Mercredi 27 novembre 2013 à 16h12.

Contre l’austérité, l’injustice fiscale et les licenciements, manifestons !

Jean-Marc Ayrault aurait repris l’offensive en annonçant une « remise à plat de notre système fiscal » à partir de 2015. Plus question de remaniement ou de dissolution, le Premier ministre relance le dialogue social jusqu’à la préparation du budget 2015...

Ce nouveau faux semblant du gouvernement pour faire face au mécontentement qui monte de partout n’aura, au final, d’autres effets que de favoriser encore plus le patronat sous couvert de lutte contre les déficits et le chômage. Pierre Gattaz, le patron des patrons, a aussitôt réagi : « Le président de la République doit prendre la main que nous lui tendons pour calmer les esprits » lui proposant un « pacte de confiance pour la croissance et l’emploi ». Que demande le Medef ? La baisse du coût du travail et la diminution des dites charges patronales... en compensant leur diminution par une augmentation de la TVA ! Il demande au gouvernement de faire toujours plus en leur faveur.

En finir avec les politiques d’austéritéFrançois Hollande et le PS avaient dit « Non à la TVA Sarkozy ». Aujourd’hui, ils augmentent la TVA pour financer un cadeau de 20 milliards aux actionnaires. Ils exonèrent les patrons de milliards de cotisations sociales… afin d’augmenter la part des profits. Et la « remise à plat » d’Ayrault ira dans le même sens, en pire, si nous ne réussissons pas à inverser les rapports de forces pour imposer une autre répartition des richesses. Le gouvernement prend dans les poches de la population pour donner aux patrons et aux riches. Il invoque la dette pour justifier cette politique. Pure hypocrisie car ce sont bien les cadeaux faits au patronat, comme les intérêts versés aux banquiers au titre du paiement de la dette, qui ruinent l’économie.Cette politique est injuste et inefficace. La dette ne cesse de croître, le chômage augmente. Au nom de la croissance, gouvernement et patronat aggravent le chômage et intensifient les rythmes de travail. Leur course à la compétitivité entraîne la multiplication des plans sociaux. Entre janvier et septembre, il y en a eu 736 recensés. EADS (Airbus), largement bénéficiaire, annonce une baisse des effectifs de 20 %, soit 8 000 suppressions d’emplois.Une telle politique ne vise qu’à la croissance des profits au détriment de toute la société.

Unifier les révoltesÀ travers tout le pays, la révolte éclate : les travailleurEs de Marine Harvest, d’Alcatel-Lucent, de La Redoute ou bien d’autres contre les licenciements, les enseignantEs et les parents d’élèves, les sages-femmes, les camionneurs mais aussi les agriculteurs, les artisans... Il s’agit aujourd’hui de saisir toutes les occasions qui permettent au mécontentement de s’exprimer, aux mobilisations de converger sur le terrain social et politique.L’UMP et le FN osent prétendre parler au nom des classes populaires, c’est un mensonge, une imposture. C’est à nous, aux travailleuses et aux travailleurs, à la jeunesse, de prendre l’offensive pour ne pas les laisser dévoyer le mécontentement. Il est de l’intérêt de toute la population de se battre ensemble contre la hausse de la TVA et l’écotaxe, pour une fiscalité anticapitaliste, pour le financement de la sécurité sociale exclusivement par des cotisations sociales versées par les employeurs, pour l’interdiction des licenciements, contre les expulsions de sans-papiers.Au lieu de nous laisser diviser, nous devons unir nos combats. C’est pourquoi le NPA était avec la révolte bretonne à Quimper ou samedi dernier. C’est pourquoi nous appelons aussi à participer ce dimanche 1er décembre à la marche initiée par le Front de gauche. Contrairement à ce dernier, nous ne pensons pas qu’il suffirait d’une nouvelle majorité pour changer de cap. C’est bien par la mobilisation et l’organisation des travailleurs et des classes populaires qu’il sera possible de mettre les fauteurs de crise hors d’état de nuire : pour en finir avec les politiques d’austérité, annuler la dette et créer un monopole bancaire public, supprimer les impôts les plus injustes comme la TVA pour taxer le capital et ses revenus, et garantir un emploi à toutes et tous.Pour cela, nous voulons œuvrer à la convergence des luttes et à la construction d’une opposition politique contre le gouvernement et le patronat. Le 1er décembre sera l’occasion de le dire dans la rue.

Yvan Lemaitre