Jeudi 18 mars, sur le site de Renault Lardy, 300 salariéEs (Renault et prestataires) ont débrayé pour protester contre un projet d’externalisation d’un secteur de maintenance. En parallèle, 150 salariéEs du centre d’essais d’Aubevoye faisaient de même. 200 autres salariéEs des sites de Lardy, Guyancourt et Aubevoye ont également participé en se connectant « à distance » du fait du télétravail massif.
Le plan « d’économies » de Renault prévoit 4 600 suppressions de postes en France. Plusieurs débrayages ont été organisés à Lardy depuis juin 2020 pour protester contre cette casse sociale. Mais depuis deux semaines, la pression monte.
SalariéEs jetables
Le 4 mars, après une déclaration de Bruno Le Maire envisageant la « relocalisation » des salariéEs de Lardy sur d’autres sites en cas de fermeture du centre, une centaine de salariéEs se rassemblaient. Une semaine plus tard, une nouvelle « fuite » a exacerbé la colère : Renault veut « externaliser » de force 27 salariés de la maintenance des moyens d’essais. S’ils refusent d’aller chez le sous-traitant P2M, ils seront considérés comme démissionnaires : une forme de licenciement sans indemnités !
La manœuvre avait déjà été utilisée par PSA pour « vendre » une vingtaine de salariéEs avec leur activité de maintenance à la même société sous-traitante P2M, puis pour se « débarrasser » de quelque 300 salariéEs d’autres secteurs. Et qui était alors à la manœuvre ? G. Le Borgne, désormais passé à la concurrence comme directeur de l’ingénierie chez Renault !
L’opération vise aujourd’hui chez Renault une trentaine de salariéEs mais, si elle passait, ce ne serait qu’un début !
Mettre fin à la casse sociale
Une menace clairement perçue, bien au-delà des milieux qui se mobilisent d’habitude, ce qui explique le succès indéniable des débrayages du 18 mars.
À Lardy, les salariéEs ont manifesté sur le site pour aller chercher le directeur du secteur. Face à une délégation de militants syndicaux et de salariéEs menacés, il a dit qu’il ne pouvait s’exprimer sur ce qui n’était encore qu’un « projet ». Pas de quoi calmer la colère des salariéEs, d’autant plus que la direction a envoyé les documents officiels aux syndicats le soir même ! À Aubevoye, les salariéEs ont manifesté et provisoirement bloqué l’entrée des camions.
Sur d’autres sites, la pression monte également. Aux Fonderies de Bretagne de Caudan (56), les syndicats appelaient à la grève le 23 mars, car Renault a annoncé se désengager du site, laissant sur le carreau 350 salariéEs. Les travailleurEs de l’usine Bosch de Rodez étaient également en grève ce vendredi 19 mars contre le plan de la direction, qui menacerait 750 emplois dans les années à venir.
À Lardy, la mobilisation continue pour faire reculer la direction. Le 30 mars sera une nouvelle journée de colère. Les patrons de Renault ont passé la deuxième vitesse pour appliquer leur plan de casse sociale, mais les travailleurEs ont bien l’intention d’y mettre un coup de frein !