Le syndicat CGT de l'usine PSA de Borny s'est adressé dans un tract publié en français et en polonais aux ouvriers de l'usine PSA Opel de Gliwice qui ont été transférés de Pologne dans les usines PSA situées en France.
« La direction de PSA, vous fait venir travailler, ici en France, à l’usine de PSA de Metz Borny à 1 200 km de vos foyers. Sachez que pour nous, vous n’êtes pas nos ennemis mais nos frères!
Notre adversaire, c’est notre patron commun : la direction de PSA !
Nous savons qu’à Gliwice, vous êtes très nombreux à être au chômage. Nous savons que vos salaires comparés aux nôtres ici à PSA en France sont très inférieurs.
Nous savons que vous avez besoin de cet argent pour faire vivre vos familles. La direction de PSA profite de la situation pour nous mettre en concurrence les uns contre les autres et cherche à nous diviser pour nous monter les uns contre les autres.
Ici à l’usine de Metz Borny, PSA a jeté au chômage des dizaines de jeunes travailleurs intérimaires et refuse de les reprendre en les laissant s’appauvrir au chômage. PSA profite de la crise économique pour nous pousser à aller travailler à des milliers de kilomètres de chez nous pour son plus grand profit. C’est vrai aujourd’hui pour vous, travailleurs d’Opel Gliwice. Demain, ça sera vrai pour nous, travailleurs de PSA Borny. Pour renforcer son exploitation, PSA veut nous transformer en nomades de l’industrie automobile alors qu’il faut au contraire répartir le travail entre tous. Chacun doit pouvoir travailler sans perdre du salaire.
Camarades d’Opel Gliwice, vous êtes sous-payés ! PSA profite de vous !
Les salaires à PSA Borny: un ouvrier gagne 1700 € par mois. Un ouvrier professionnel gagne 2000 € par mois.
Nous avons un treizième mois par an et une prime d’ancienneté. Nous avons reçu une prime d’intéressement de 3000 € en avril dernier. Nous avons une sécurité sociale et une mutuelle d’entreprise qui nous remboursent nos frais de santé. En France, cela ne suffit pas car nous n’arrivons pas à vivre correctement. Nous revendiquons des augmentations de salaires et aucun intérimaire au chômage. Nous fabriquons les mêmes voitures pour le même patron et pourtant nous n’avons pas les mêmes salaires ni les mêmes droits sociaux. Nous devons nous unir pour obtenir les meilleurs salaires et les meilleurs droits sociaux.Travailleurs d’Opel et de PSA de Pologne, de France, d’Espagne, d’Allemagne ou d’Angleterre, nous avons les mêmes intérêts à défendre notre droit à la vie ! Quelles que soient nos nationalités nous avons en commun d’être des travailleurs et de subir la même exploitation. Discutons entre nous, tendons-nous la main, unissons-nous! Camarades d’Opel, vous n’êtes pas nos ennemis! »