Publié le Dimanche 24 février 2013 à 11h11.

DMI (Allier) : des fondeurs en colère

Située à Vaux près de Montluçon, DMI est une fonderie d'aluminium qui travaille notamment pour Renault (46 % du chiffre d'affaire), avec une maîtrise assez rare de plusieurs process très différents. L'usine a déjà subi deux plans sociaux et trois redressements. La liquidation pourrait être prononcée par le tribunal de commerce de Montluçon le 21 février.En 1996, il y avait encore 700 employéEs et l'usine produisait 8 000 tonnes par an. En janvier 2011, l'usine est reprise par le groupe DMI. À chacun des redressements, des emplois sont liquidés, et l'effectif est passé de 700 à 168 personnes en une quinzaine d'années.DMI est un groupe américain dont l'actionnaire principal a revendu ses parts à un autre groupe qui décide aujourd'hui de se séparer du site de Vaux, après en avoir organisé le pillage technologique. Renault, qui a senti le vent tourner depuis longtemps, a déjà choisi de nouveaux fournisseurs, dont une vieille fonderie près de Leipzig.La grève a commencé le 21 janvier, les 168 salariéEs sont en grève. La revendication principale est le maintien de l'activité, la pérennité de la boîte et des emplois, même si certains évoquent un prime de départ de 50 000 euros. Le repreneur potentiel ne s'engagera que si Renault donne des assurances sur sa part de commandes et seuls 95 emplois seraient conservés… Le piquet de grève est tenu sur les mêmes horaires que ceux de la production. Aucune réponse pour l'instantLes salariéEs sont motivéEs mais se sentent très seulEs. Au vu du peu d'intérêt suscité, ils ont décidé de menacer de faire sauter la turne. France 2, M6, Paris Match, BFM TV, etc. se sont alors bousculés pour voir de près les bonbonnes de gaz… Ainsi, cette journaliste de Paris Match qui voulait voir un four dans lequel « on peut voir du rouge »… sauf que c'est la fonte ou l'acier en fusion qui est rouge et non l'aluminium. Dommage pour « le choc des photos » !Le 15 février, trois salariés, leur avocat et leur expert économique ont été reçus à Bercy par un sous-fifre de Montebourg. Ils n'ont reçu aucune réponse à leurs demandes (sanctions à l'encontre de DMI et pressions sur Renault).Tout juste l'engagement d'un accompagnement des salariéEs après la fermeture (soutien psychologique, aide à la création d'entreprise, etc.). La mobilisation continue, avec un passage média important ce dimanche 24 février dans l'émission « 66 minutes » de M6.Correspondants