Le 29 mars, le PDG de la multinationale Mercurius qui possède l’imprimerie Edit 66, installée près de Perpignan, a annoncé qu’il n’avait plus d’argent dans les caisses et qu’il ne paierait pas les indemnités dues à 19 « licenciéEs économiques »…Mercurius – qui ose invoquer ses « pertes » – est rattachée à la Hal Holding NV, domiciliée dans le paradis fiscal qu’est Curaçao ! Comme le dit Danielle Casanovas, la secrétaire du CE, dans l’interview qu’elle a donnée au NPA 66, « Pour toutes ces sociétés multimillionnaires, nous ne sommes qu’une goutte d’eau. Pourquoi voulez-vous qu’elles s’intéressent à 36 salariéEs ? Puisqu’on ne rapporte plus assez, on nous élimine. »Défendre collectivement ses droitsÀ l’heure où le couple Hollande-Parisot aggrave l’attaque contre les acquis ouvriers, les patrons ont le vent en poupe pour fouler aux pieds ce qui reste des droits des travailleurs. Mal en a pris à celui de Mercurius qui a eu à affronter la colère des salariéEs qui l’ont séquestré pendant 10 heures. Finalement, il s’est engagé à trouver les fonds pour payer le personnel. Mais les chèques émis ont tous été gelés par la banque…Maintenant, les salariéEs s’attendent à une liquidation judiciaire : « la mise à mort de notre outil de travail », comme dit Danielle qui se félicite néanmoins de leur unité : « Heureusement, les salariés sont très soudés. Nous prenons les décisions ensemble, nous discutons beaucoup sur les actions à mener […]. Nos collègues licenciés sont toujours présents dans l’entreprise. » Elle s'est aussi félicitée de la solidarité qui « n’a pas tardé à se mettre en place autour de nous. Tout d’abord, les médias qui ont largement diffusé l’information, et puis les organisations telles que la vôtre et la CGT qui ont tout de suite répondu à notre appel. »À Edit 66, comme ailleurs, les patrons évoquent la crise pour justifier leurs mauvais coups. Mais cette crise est bien la leur, ce n’est pas aux salariéEs de la payer.Correspondant NPA 66
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