Publié le Lundi 21 décembre 2020 à 17h53.

Empêcher la fermeture de l'usine Bosch de Rodez

La fermeture de l’usine Bosch de Rodez est ouvertement envisagée par la direction de ce méga groupe industriel, l’un des plus grands équipementiers automobiles mondiaux. Le PDG de Bosch France Benelux a en effet déclaré vendredi 11 décembre 2020 à une délégation intersyndicale que «ce n'était pas une hypothèse à exclure». Dans le langage patronal, cela veut dire préparer le terrain et commencer à habituer travailleurs et population à cette issue.

L’usine Bosch de Rodez ne produit depuis son rachat en 1962 que des équipements pour les moteurs diesel automobiles. Cela fait au moins cinq ans, depuis l’irruption du dieselgate en 2005 et dans lequel Bosch était en Allemagne impliqué, que production et vente de moteurs et d’équipements diesel sont en chute partout en Europe. Et depuis aucun investissement sérieux dans d’autres domaines techniques n’y a été réalisé alors que  Bosch est spécialiste de nombreuses autres technologies que le diesel.

Les pouvoirs publics tant nationaux que régionaux ont laissé Bosch organiser cyniquement l’asphyxie et le déclin de l’usine. Au début des années 2000, l’usine employait 2100 salariés auxquels s’ajoutaient de 200 à 300 intérimaires. En cette fin d’année 2020, ce sont 1200 salariés qui sont présents dans l’usine, moins de la moitié.

Bosch et les autorités ont au moins eu cinq ans pour préparer un avenir et garantir l’emploi. La responsabilité directe de Macron est engagée. Car alors que le scandale du dieselgate avait déjà éclaté, Macron, en tant que ministre de l’économie et en pré campagne présidentielle avait déclaré en 2016 aux ouvriers de l’usine que le diesel avait un avenir en France. Il savait et avait délibérément menti !

Aujourd’hui le gouvernement Macron est silencieux. Se prépare-t-il à couvrir un nouveau Ford qui a fermé l’usine de Blanquefort et un nouveau Bridgestone qui veut fermer celle de Béthune ?

Garantir l’emploi de toutes et tous c’est l’exigence minimum ! Le gouvernement aurait tous les moyens de satisfaire cette revendication à la condition de ne pas se plier aux impératifs du profit capitaliste. Pas d’illusion : Il n’y aura pas de relance de la production de diesel automobile dans les années qui viennent mais il y a tellement de besoins non satisfaits dans cette société et tant de savoir-faire parmi les travailleurs de Bosch qu’il serait possible de faire tourner l’usine.

Poser la possibilité d’un réquisition de l’usine et des biens dont Bosch dispose dans d’autres usines : hors de portée du rapport de forces actuel en cette période de confinement ?

Si on ne veut pas que Bosch à Rodez devienne un nouveau Bridgestone c’est maintenant qu’il faut tirer les leçons des échecs passés pour espérer gagner. En refusant toute confiance  envers des groupes mondialisés qui décident de la fermeture d'usines sur les seuls critères de leurs profits. En rejoignant les tentatives de rassembler aujourd’hui les luttes des usines et entreprises menacées de fermeture.