Publié le Mercredi 9 septembre 2020 à 12h17.

En Moselle, Daimler-Mercedes-Benz brade un site de 1 600 emplois

Le 14 juin, la presse vantait l’importance des investissements (500 millions d’euros) pour passer dès l’automne de la petite Smart électrique à la production d’un SUV également électrique, le site de production d’Hambach (Moselle) passant de 60 000 à 140 000 m². Le 4 juillet, c’est la mise en vente !

Mille salariéEs de Mercedes et 600 dans la sous-traitance s’activent ici chaque jour depuis l’inauguration en 1997 par Chirac et Kohl. L’argent public coule à flots au nom de « l’amitié franco-allemande », avec le Fonds pour l’industrialisation du bassin houiller. Mais la mécanique se grippe : il y a quatre ans, pour « sauver l’emploi », après un scandaleux vote à deux tours, on travaillera 39 heures payées 37. Et rien n’a été sauvé !

Ineos, calamiteux repreneur, est sur le coup

Les discussions avec l’éventuel repreneur, Ineos Automotive, semblent très avancées. Seuls 500 à 700 emplois seraient dans les plans pour la production d’un 4×4 monstre. Le patron anglais, aventurier du capitalisme hautement carboné (chimie, pétrole, gaz de schiste) est aussi joueur : il possède le club de foot de l’OGC Nice et une équipe sur le Tour de France ! Si aucun « investisseur » ne mérite qu’on s’en remette à lui pour garantir quoi que ce soit – on le voit bien avec Mercedes – celui-là moins que tout autre ! « La France sera la première grande économie décarbonée » ose proclamer l’écotartuffe Castex.

Pour une riposte à la hauteur de l’attaque

Les salariéEs sont sous le choc et sentent bien que la « solution » Ineos n’en est pas une. Mais le centre de gravité de l’intersyndicale est CFTC/CFDT/CGE qui prônent un « dialogue dans la transparence ». Le 24 juillet, une première manif a rassemblé 1 000 personnes (dont beaucoup d’éluEs). Une « grève du samedi » au succès mitigé est lancée. Nous mettons en discussion la réquisition, la reconversion du secteur auto, la convergence avec les boîtes en lutte. Le bradage tel qu’il se négocie ne vise qu’à garantir les intérêts financiers de Mercedes : il ne doit y avoir aucun préalable à une mobilisation pour l’emploi de toutes et tous. La gauche politique tente de se coordonner et le NPA participe à la discussion.