Le patron de l’usine Eurostamp à Villers-la-Montagne en Meurthe et Moselle a l’art de se foutre du monde et par la même occasion des salariés de son entreprise.
Au mois de décembre 2009, par un mal nommé plan social de sauvegarde de l’emploi, il y avait eu 94 licenciements dans cette boîte qui travaille en sous traitante de l’automobile. A l’issue d’une bagarre de plusieurs jours avec le blocage du site, les ouvriers avaient réussi à faire modifier un peu le plan initial. Quelques emplois préservés et des indemnités de départ substantiellement réévaluées avait atténué l’amertume des salariés de se voir toujours désignés comme les variables d’ajustement des crises. Mais ce qu’un patron est obligé de concéder un jour sous la pression du rapport de force, il va tenter de le récupérer à la première occasion favorable. C’est ainsi qu’après les licenciements de fin d’année, la direction de l’entreprise demande aux ouvriers restant de faire des heures supplémentaires, et refuse également d’accorder les congés. Cerise sur le gâteau, elle prétend que les besoins de production liés aux activités de la Sovab-Renault qui lance son nouveau modèle W62 tout en continuant à fabriquer le Renault Master, nécessite maintenant le recours à l’intérim. Une des conséquences de la crise, c’est la généralisation de politiques industrielles qui adaptent les effectifs en occultant les regains d’activité. Cette situation engendre une flexibilité accrue des salariés et une angoisse permanente sur leurs conditions d’emploi. Pour faire face à cette situation, il serait important que le monde du travail gagne de nouveaux droits plutôt que de se voir rogner les plus anciens acquis. L’interdiction des licenciements et le maintien du statut du salarié dans l’entreprise avec garantie du salaire pendant les périodes de moindre activité, voilà une perspective de lutte que les syndicats devraient mettre à l’ordre du jour de leur plate-forme revendicative. Voilà ce que serait une véritable prise en compte des évolutions de la société.
Jean-Luc L'HÔTE