Après une mobilisation importante, en particulier de la CGT, le patron de cette entreprise de métallurgie a été obligé de réintégrer les trois salariés qu’il menaçait de licenciement pour « faute grave » : avoir fait grève le jeudi 31 mars (voir l’Anticapitaliste n°331) !
«Après avoir longuement et mûrement réfléchi, j’annonce que j’ai décidé de renoncer purement et simplement au projet de licenciement pour faute grave », a-t-il dû écrire dans une lettre adressée aux délégués du personnel de l’entreprise...
Un rétropédalage accompagné d’une justification a posteriori de la scandaleuse décision qu’il avait prise quelques jours plus tôt : « Je n’ai pas supporté que trois personnes de l’entreprise, quand tout le monde est sur le pont pour défendre ce qu’il nous reste, choisissent, au plus mauvais moment, de quitter le navire pour aller manifester contre cette mesure. Je n’ai pas supporté ce décalage entre la réalité dans laquelle nous nous battons et cette atmosphère de rébellion que je ne comprends pas .» Ou quand les prétendus intérêts de l’entreprise permettent d’attaquer le droit de grève...
Solidarité !
Si ce patron a dû en ravaler, c’est parce que contre lui, la mobilisation en solidarité avec les trois travailleurs a été plus que conséquente.
Ainsi, vendredi 8 avril, jour de la convocation « à un entretien préalable à licenciement éventuel pour faute grave », le rassemblement appelé par la CGT devant la fonderie a réuni plus d’une centaine de militantEs, tout cela avec le soutien des travailleurs des entreprises locales, de la population, et même des pompiers. Pneus brûlés, pétards... Le mécontentement était visible... jusqu’au domicile du patron situé à proximité de la fonderie, domicile dont les grilles ont été redécorées avec des affiches contre la loi travail.
Un épisode bien révélateur : avec la perspective de la future loi El Khomri, les patrons se lâchent... Mais le monde du travail résiste !
Correspondant