Publié le Mercredi 27 septembre 2017 à 17h39.

GM&S : Touchés, mais pas coulés !

Cela faisait dix mois que les travailleurs de GM&S à La Souterraine dans la Creuse s’opposaient à la liquidation de leur entreprise. Le verdict est tombé : une reprise par GMD, autre sous-traitant automobile, avec le maintien de 120 emplois, alors que la CGT et les salariés de GM&S en voulaient le double.

Si par leur combat les travailleurs de GM&S sont parvenus à doubler les primes de reclassement et les comptes alloués à la formation, ils n’ont pas réussi à maintenir l’entreprise à 240 salariés, ni à avoir une prime supra-légale pour les licenciements. Dans la semaine qui a précédé la décision de justice du 7 septembre, le gouvernement a tout fait pour faire taire la contestation en envoyant ses CRS déloger manu militari les travailleurs qui menaient des actions sur les sites de PSA et Renault. La semaine suivante, les CRS empêchaient de nouveau une manifestation de se rendre à la préfecture de Guéret, et l’intimidation est encore montée d’un cran le 20 septembre quand les gendarmes mobiles s’en sont pris violemment à un journaliste – qui suivait depuis avril la lutte des GM&S –, le plaçant 20 heures en garde à vue avant une inculpation pour « rébellion ».

Une lutte exemplaire

Depuis la reprise par GMD, l’usine est désormais sous surveillance policière, et le PDG de GMD menace de se retirer si la contestation persiste. Chantage qui pour l’instant ne prend pas, et qui n’a pas empêché près de 200 salariés de manifester contre la loi travail à La Souterraine et à Guéret, et de s’organiser pour « l’après-reprise ».

Les travailleurs de GM&S ont eu mille fois raison de se battre pour refuser ce qui semblait être inéluctable : la fermeture de leur entreprise. Ils ont obtenu des constructeurs Renault et PSA près de 10 millions d’euros de commandes supplémentaires. Ils ont poussé le gouvernement à trouver une solution de reprise, ils ont gagné à leur cause la sympathie et la solidarité de milliers de travailleurs. Et ils en sont tous fiers, même s’ils n’ont pas obtenu l’essentiel : le maintien de l’emploi pour tous. 

Correspondant