Publié le Vendredi 6 mars 2015 à 09h19.

Hôpital du Mans (72) : de la colère à la mobilisation

À l’image de la situation dans l’ensemble des services publics et des hôpitaux, le centre hospitalier du Mans est touché par les conséquences des économies budgétaires.

Le centre hospitalier (CH) du Mans connaissait un déficit économique résorbé par une politique de coupes budgétaires. Les comptes sont à l’équilibre mais à quel prix ? Les conditions de travail des personnels et la prise en soin des patients se sont dégradées. Rappel sur les repos, sur les week-end, difficulté de trouver des collègues pour des remplacements contraignant, parfois des journées de 13 heures pour les soignantEs, burn out, arrêt maladie...Si cette situation de fonctionnement à flux tendu peut être acceptée un temps par les personnels, lorsqu’on atteint des pics de soins, comme en ce moment avec l’épidémie de grippe, la résignation fait place à la colère et au sentiment de ne plus pouvoir faire correctement son travail.Suite à cette situation, les salariéEs des urgences ont été les premiers à partir dans la bataille. Deux journées de grève ont d’abord eu lieu le 16 et le 23 février. Le même jour, une assemblée générale appelée par l’intersyndicale CGT-FO-CFDT a réuni une centaine de personnes. Trois perspectives ont été décidé, à savoir une manifestation le 26 février, une invitation au conseil de surveillance de l’hôpital le vendredi 27 au matin, et un nouveau rassemblement le vendredi après-midi.

Du local au nationalLa manifestation du jeudi a réuni 200 personnes : personnels ayant travaillé le matin ou la nuit, collègues ayant débrayé une heure, soutien des salariéEs de différents secteurs (la Poste, Renault...). L’irruption des salariéEs au conseil de surveillance a permis d’exprimer directement leur colère à la direction du CH et au président du conseil de surveillance, le sénateur maire PS de la ville Jean-Claude Boulard. Le cynisme de ce dernier, expliquant que « malgré les difficultés ils félicitaient les salariés de procurer toujours des soins de qualité », n’a fait qu’augmenter la colère des collègues.Il a donc été décidé de se mobiliser tous les lundis après-midi, avec de nouveaux temps forts dans les semaines qui viennent. Les soignants ont bien en tête que c’est au niveau national que la bagarre se joue pour obtenir un rapport de forces permettant des moyens à hauteur des besoins. La question d’une mobilisation nationale se pose d’autant plus que la ministre de la Santé prévoit de nouvelles coupes budgétaires dans le financement des hôpitaux.

Correspondant