Après huit semaine de télétravail chez AXA, la charge de travail n’a pas vraiment changé.
Des chefs veulent tout savoir, tout mesurer, tout contrôler. D’autres chefs disent réaliser tous leurs chantiers personnels. Un directeur parle de sa cave à vin pour se remonter le moral durant le confinement alors qu’il demande à des employéEs de renoncer à des congés d’été pour imposer dix jours de congés confinés. D’autres demandent de prendre des jours de RTT imposés, tout en demandant que l’activité et la productivité ne soient pas impactées. Alors pas étonnant qu’ils se voient envoyés balader !
Toujours pas de masques à l’horizon
Pour le déconfinement, dans la région parisienne, comme beaucoup de travailleurEs, les salariéEs d’AXA appréhendent de retourner dans les transports habituellement bondés. Les conditions sanitaires sont les mêmes pour touTEs : toujours pas de masques à l’horizon malgré les annonces du gouvernement et de la grande distribution, malgré les protestations des personnels médicaux et soignantEs en colère sur les moyens qui leur sont attribués. C’est toujours le système D pour les masques : sortir la machine à coudre de la grand-mère, regarder les tutos sur internet, ou le patron du journal le Monde du weed-end pour fabriquer un masque « grand public » !Le catalogue publicitaire propose aux clients des masques bleu avec le logo de la société au milieu du nez. Mais porter cet objet publicitaire dans le métro, après la critique des fonds d’investissement et des sociétés d’assurance dans les cortèges des manifestantEs contre la réforme des retraites, ou la non-volonté d’indemniser les PME sur la perte d’activité liée aux confinement, ce serait trop se faire repérer !
La perspective du 11 mai
Le 11 mai, des sites devraient être ouverts en fonction du nombre de « volontaires » pour y venir physiquement. En temps normal, à Nanterre, ce sont plus de 5 000 personnes réparties sur plusieurs bâtiments qui se croisent : aux portillons d’entrée, dans les ascenseurs, dans les restaurants d’entreprise sous-dimensionnés où les files d’attente aux caisses et aux stands de nourriture se coupent. La direction annonce la prise de température à l’entrée des bâtiments, condamnerait une chaise sur deux dans les bureaux des open spaces, organiserait la rotation en semaine alternée : une équipe bleue sur site pendant que l’équipe rouge télétravaillerait et vice-versa. Les salles de réunion seraient fermées. Les lieux de convivialité, comme les espaces café seraient condamnés.Alors les parents en ont peut-être assez de faire les profs ou les éducateurEs pour leurs enfants et d’assurer l’intendance pour les repas midi et soir, tout en travaillant ; des collègues sont mal installés chez eux pour travailler, d’autres en ont marre d’avoir leur boulot à la maison, et cela même parmi celles et ceux qui faisaient du télétravail avant le confinement ; des collègues sont en manque de vrais contacts sociaux, casque sur la tête toute la journée ou réunions régulières intrusives sur leur moral ou leurs conditions de vie, mais ils et elles n’ont pas envie de risquer leur vie pour venir à leur travail !