Publié le Jeudi 20 janvier 2022 à 13h21.

À la gare de Caen, colère et solidarité cheminotes après un geste désespéré

Mardi 18 janvier, les cheminotes et cheminots de Caen apprennent qu’un de leurs collègues, contrôleur, a tenté de mettre fin à ses jours. La réaction ne se fait pas attendre : contrôleurEs et agentEs de conduite se mettent en droit de retrait. Ils et elles savent que le geste de leur collègue n’est pas sans rapport avec le travail : il venait d’apprendre que la direction lançait la première étape d’une procédure disciplinaire à son encontre, alors même qu’il était en arrêt de travail.

Méthodes brutales de la direction

Voilà des années que les conditions de travail se détériorent : le nombre de trains circulant sur la région a augmenté mais pas les effectifs. Les agressions deviennent récurrentes, la faute aux conditions de transports dégradées des usagerEs et à l’isolement de plus en plus fréquent et dur à vivre des agents SNCF, notamment des contrôleurEs. La direction caennaise pourtant, au mépris de ce contexte, se distingue depuis plusieurs mois par ses méthodes brutales, ayant déjà donné lieu à un droit d’alerte d’organisations syndicales. Les entretiens disciplinaires et sanctions s’enchaînent à un rythme effréné, une manière de tenter de faire accepter aux cheminots des conditions de travail inacceptables.

Le droit de retrait immédiat à Caen a été la réaction salutaire : en une demi-journée, elle a permis l’annulation de la procédure disciplinaire à l’encontre du collègue et a mis la lumière sur les conditions de travail ainsi que sur le management agressif de la direction. Le sous-effectif sciemment organisé depuis des années, les réorganisations préparant l’ouverture à la concurrence du transport « voyageurs », les méthodes brutales de la direction visant à faire passer sa politique et ses conséquences délétères, c’est le lot des cheminotes et cheminots partout dans le pays. Les camarades de Caen ont montré la meilleure manière de les combattre : la solidarité collective et la lutte.