La désignation de la société italienne Fincantieri comme repreneur des chantiers navals à Saint-Nazaire par le tribunal de commerce de Séoul début 2017 fait suite à une longue série de reprises. Les luttes du passé indiquent la voie à suivre : la nationalisation, et un statut unique pour tous les salariéEs.
En plus de 150 ans, les ouvriers de la Navale de Saint-Nazaire ont livré près de 120 paquebots qui ont sillonné toutes les mers du globe. Plus les super-tankers, les méthaniers et les porte-hélicoptères militaires BPC (commandés par la Russie et finalement vendus à l’Égypte).
Depuis 1976, les Chantiers de l’Atlantique sont devenus Alstom Atlantique, puis Alstom, Aker Yards (finlandais) en 2006 et enfin STX (coréen) en 2007, cela au gré des montages financiers et OPA...
La désignation de Fincantieri comme repreneur de STX France par le tribunal de commerce de Séoul début 2017 n’est donc pas une nouveauté. Ni la nécessité de la nationalisation de ce fleuron de l’industrie française, comme le revendiquent CGT et FO et le découvrent aujourd’hui certains candidats à la présidentielle.
Nationalisation ou financiarisation ?
Saint-Nazaire a une riche histoire ouvrière. Les luttes des salariéEs et de la population, en 1955 et 1967-68, ou plus récemment contre le « montage exotique » pour faire venir la « main-d’œuvre à bas coût » (un montage de la direction en 2000, ayant attiré Indiens, Roumains, Polonais… et maintenant Grecs, Polonais, Ukrainiens…), montrent la voie à suivre. Il s’agit d’imposer la nationalisation contre la financiarisation et la surexploitation des travailleurs de la Navale venus d’ici et d’ailleurs.
Pour le NPA, cette réorientation de l’État doit être le garant de la fin des statuts multiples des salariéEs : CDI, CDD, intérimaires, sous-traitants, travailleurs détachés d’Europe et bientôt travailleurs en contrat de chantier quasi sans droit... Comme l’USM-CGT qui regroupe tous les syndicats CGT du site, le NPA revendique « Un site, un statut ! »
Gérard Gueniffey