Il n’est pas facile d’apprécier cette première journée de grève à la SNCF. A la fois spectaculaire en nombre de grévistes et en paralysie du trafic, mais qui pour autant reste dans le cadre de la grève voulue par l’intersyndicale de deux jours sur 5.
Sur la région parisienne, les AG ont été un peu moins massives que celles du 22 mars, mais plusieurs raisons à ça : plus difficile d’y arriver du fait du manque de trains, d’où souvent leur éclatement préalable. Cela dit, les AG semblent partout avoir été sérieusement et attentivement suivies, avec davantage de vrais débats et interventions, en particulier à la fois pour se féliciter d’un tel succès, pour situer la grève dans le cadre de la mobilisation plus générale avec bien d’autres catégories de salariés (des représentants de secteurs de l’énergie ou autres comme Géodis, ou étudiants ont pu intervenir en AG cheminotes), pour discuter des suites : reconductible ou calendrier de l’Intersyndicale, tous ensemble dans la grève mais pas tous ensemble sur le même préavis... et que faire, donc, pour la suite.
Il semble bien que presque partout l’idée d’une grève reconductible jour après jour et après discussion en AG a été défendue. De nombreux arguments en sa faveur ont été développés : elle donnerait un signal plus fort aux autres catégories qui déjà sont en lutte ou auraient envie de s’y mettre aux côtés des cheminots ; elle serait plus incontrôlable et inquiéterait davantage le gouvernement par la crainte d’une contagion plus rapide... Maisles votes ont ont donné une majorité pour le maintien du calendrier intersyndical, le début de la reconductible étant davantage discuté pour après la deuxième série de deux jours des dimanche 8 et lundi 9 avril (comme ça a été voté à Saint-Lazare). Même Sud qui a déposé un préavis de reconductible ne l’a que très exceptionnellement soumis au vote. Et ceux des participants aux AG qui en avaient envie - probablement parfois la moitié des AG - étaient hésitants pour un ensemble de raisons : ils avaient déjà choisi de se mettre sur un préavis ou sur un autre (la discussion semblait donc de fait close) pour ces premiers deux jours de grève, par ailleurs ils sentaient les hésitations et oppositions entre équipes syndicales.
Dans certaines grandes gares, des équipes de « comités de mobilisation » ou « bureaux d’organisation » de la grève existent, militent pour la grève en organisant des syndiqués et des non-syndiqués et cherchent à développer tous les contacts possibles pour la suite. Lundi, sur Paris, c’est la manifestation qui est partie de la gare de l’Est qui a fait office de forum et de retrouvailles nécessaires entre cheminots de gares et services divers, et avec d’autres salariés (énergie, postiers…) et les étudiants.
Coline Boutrin
Les chiffres nationaux donnent 77% d'ADC grévistes au niveau national. 35% tous collèges confondus. La grève a donc été très largement suivie, avec des chiffres qui n’avaient pas été atteints depuis bien longtemps !
Austerlitz : une centaine en AG. Trappes : Plus de 100. Juvisy : 40 en AG.
Paris Saint-Lazare : 170 personnes en AG. Mantes : 100 participants. Achères : Plus de 100.
Paris-Est : Plus de 100.
Gare de Lyon : une grosse centaine.
Gare du Nord : 200-300 personnes.
Châtillon : 70 personnes en AG.
Strasbourg : 150 en.
Lille : AG à 100/150 environ.
Agglomération de Rouen : Ateliers de Quatre Mares : chiffres de grève assez exceptionnels avec 77% sur l’exécution, 69% sur la maîtrise et 36% chez les cadres. Sotteville : 54 présents. Rassemblement interpro à Sotteville à l’initiative des UD CGT FO Solidaires et FSU et qui a rassemblé plus de 500 personnes, avec notamment des salariés de l’HP du Rouvray en grève depuis 2 semaines, des salariés de chez Carrefour, quelques étudiants.
Nantes : petits piquets de grève le matin. AG à 250.
Toulouse : 250-400 en AG. 2500 personnes en manifestation qui a réuni les cheminots, les étudiants et les électriciens.
Marseille : 90% de grévistes chez les contrôleurs et les mécanos. AG de contrôleurs : une centaine.
Orléans : Très forte grève, environ 85% des conducteurs-trices et des contrôleurs-ses en grève ! Quasiment pas de train. 150 personnes à l'AG.
Région Languedoc Roussillon : 737 votants.
Nîmes : AG de grévistes : entre 190 et 250 personnes. Les pourcentages de grévistes sont élevés surtout chez les roulants (vers les 95% de grévistes), à l'équipement grève largement majoritaire...
Alès : 60 cheminots environ à l’AG. Montpellier : une centaine. Béziers : 102. Sète : 30 à l'AG. Perpignan/Cerbère : 150 personnes. Miramas (13) : une centaine. Ambérieu (01) : 97% grévistes au fret. EIC 70%. 94% Matériel. TER 96%. AS 100%. Limoges : 150 personnes. Chartres : 60 personnes.