Publié le Vendredi 11 décembre 2020 à 15h32.

La production de voitures a chuté de près de 50% en France sur les dix premiers mois de l'année 

La France est le pays d’Europe le plus touché par la baisse de la production automobile. Sur les dix premiers mois de l’année, les volumes d’assemblage de véhicules particuliers neufs ont chuté en France de 47% par rapport à la même période en 20191.

Une baisse importante de la production d’automobiles en France était prévue pour cette année 2020, avec le transfert en Espagne et en Slovaquie de la production de la Peugeot 2008, et pour Renault le transfert en Slovénie de la production de la Clio. La pandémie du COVID-19 – qui a entraîné la fermeture des usines automobiles pendant plusieurs semaines et la chute les achats de voitures – a bien sûr amplifié le phénomène pour aboutir à cette réduction de près de la moitié de la production d’automobiles.

Tous les autres pays d’Europe occidentale connaissent avec une intensité moindre une baisse conjoncturelle de la production d’automobiles. Le deuxième pays d'Europe où la baisse est la plus importante est le Royaume-Uni (-36%), où les incertitudes liées au Brexit se combinent avec les conséquences de la pandémie. En Allemagne, la baisse est de l’ordre de 30 % sur les dix premiers mois de l’année. Enfin, avec -25 %, la baisse est un peu moins violente en Espagne et en Italie.

La France la plus touchée… mais pas côté profits

La baisse de la production est ainsi plus accentuée en France du fait de la politique choisie par Renault et PSA bien avant la pandémie du COVID-19. Mais les profits consolidés au plan des groupes ne vont pas baisser car d'une part, cette chute de près de 50% recouvre des déplacements géographiques de production et, d'autre part, les arrêts de production dans les usines en France ont été largement compensés par des subventions publiques. 

Ne comptons par sur les patrons de Renault et de PSA – obsédés par les dividendes à servir à leurs actionnaires, et à eux-mêmes au passage – pour anticiper les conséquences de cette baisse de la production et garantir l’emploi de toutes et tous. 

Le comble est que cette baisse de la production s'est accompagnée d'une intensification du travail, notamment sur les chaînes d'assemblage ou dans les ateliers des usines de fabrication de moteurs. Ceci est la conséquence du départ forcé de plusieurs milliers d'intérimaires et du rattrapage de la production des journées perdues pendant les semaines de fermeture. 

Face à cette situation, c’est bien la répartition du travail entre toutes les usines qui est à l’ordre du du jour. De même que discuter de ce que pourrait être une production (préservant l’environnement) de biens utiles au service des besoins prioritaires de la majorité de la population.

 

  • 1. Rapport Inovev cité par l'Usine nouvelle.