Le mercredi 16 mars, 95 % du personnel soignant et 85 % des effectifs de la clinique de l’Auzon à La Roche-Blanche se mettaient en grève...
En 2014 cet établissement a été racheté par le groupe Ramsay-Générale de santé, le premier groupe d’hospitalisation privé en France, partenaire du Crédit agricole-Assurance. Depuis la situation du personnel n’a cessé d’empirer...
Ainsi la direction a retiré nombre d’acquis du personnel, notamment les primes, les unes après les autres, et les salaires ont stagné, les conditions de travail se sont aggravées. Mais lorsqu’elle a voulu faire passer les congés actuellement en jours ouvrés en jours ouvrables, cela a été la goutte d’eau qui a fait déborder le vase…
Rapport de forces
Pour briser la grève, la direction n’a pas hésité à utiliser tous les moyens illégaux. Elle a embauché des intérimaires, fait venir depuis Lyon et Saint-Étienne des infirmières payées double et bénéficiant de primes, fait appel au préfet qui a réquisitionné le personnel par l’intimidation et la force publique : gyrophares, coups de poing dans les portes des domiciles à toute heure... « Dans notre société en état d’urgence, il semblerait qu’un gréviste soit logé à la même enseigne qu’un voyou », écrit justement dans un communiqué la fédération CGT de la santé.
Le groupe a indiqué avoir eu recours aux intérimaires « en toute transparence avec l’Agence régionale de santé »... ce qui été démenti par l’Agence régionale de santé elle-même qui a précisé que ce n’était pas de sa compétence. La clinique a transféré les patientEs dans plusieurs cliniques du groupe, jusqu’en Creuse (!), et le directeur de Ramsay-Générale de santé a fini par se déplacer pour ouvrir des négociations qui se poursuivaient au moment où ces lignes sont écrites. Le personnel était toujours en grève à près de 100 % et la détermination intacte.
S. Bernard