Publié le Lundi 17 octobre 2022 à 16h09.

Les agentEs de service de la gare routière de Lyon-Perrache en grève

Pour la deuxième fois en un an, les agentEs de service chargés de l’entretien de la gare routière de Lyon-Perrache sont en grève illimitée.

En juin 2021, ils et elles se battaient pour leur santé et leur dignité, contre un agent de la Métropole de Lyon (le donneur d’ordre) qui les harcelait, les humiliait, les violentait et les rackettait, couvert par sa hiérarchie (voir l’Anticapitaliste n° 573).

22 emplois menacés

Un an plus tard, la même Métropole de Lyon aux mains d’une majorité EÉLV/PCF/PS lance un appel d’offres pour la reprise du chantier, qu’elle limite aux seules entreprises d’insertion. Dans ce cas, la garantie de reprise des contrats de travail, normalement prévue par l’article 7 de la convention collective, n’est pas assurée. Autrement dit, au 1er janvier 2023, les emplois des 22 salariéEs du site sont menacés.

Les salariéEs voient dans cette manœuvre avant tout une mesure de rétorsion contre leur équipe qui, à l’issue de la grève précédente, avait obtenu gain de cause. « Depuis la grève, ils nous détestent et disent du mal de nous aux autres travailleurs de la gare, juste parce qu’on a dit qu’on était maltraités. Selon eux, on aurait dû se laisser faire, comme des esclaves », explique l’un d’eux.    

Le choix de l’administration revient aussi à se débarrasser, en une ligne sur un appel d’offres, de ces « travailleurs essentiels » qui bossent pour elle par l’intermédiaire de sociétés sous-traitantes depuis des années, 33 ans pour le plus ancien d’entre eux !

ReçuEs par la direction générale de la Métropole, les salariéEs et leurs syndicats – CNT-SO, CGT, FO et CFDT – ont interrogé cette politique d’« insertion » qui consiste à mettre au chômage 22 salariéEs en CDI. « Il y a Pôle emploi pour ça », leur a-t-on répondu, tout en les renvoyant vers la société Arc-en-ciel, leur employeur actuel.

Il y a trente ans, comme dans beaucoup d’autres lieux, l’administration faisait le choix d’externaliser le nettoyage, laissant les agents de service aux mains du secteur privé avec des salaires de misère, aucune perspective d’évolution et la crainte, à chaque nouvel appel d’offres, de voir l’équipe réduite pour faire baisser le coût du marché.   

Aujourd’hui, ces mêmes travailleurEs sont écartés, sans préavis ni indemnités, et renvoyés vers leur employeur qui, au quatrième jour de grève, refusait de négocier tout en leur demandant d’assurer un service minimum qui consiste à remettre le site en état et à quitter le piquet de grève.

Plus déterminéEs que jamais face à ce mur de la sous-traitance – et face aux attaques des groupuscules fascistes dont ils sont désormais la cible – les grévistes reconduisent à l’unanimité le mouvement.

Pour suivre la grève : https://cnt-so.org/les-agent%e2%80%a7es-de-nettoyage-de-la-gare-routiere-de-lyon-perrache-en-greve-illimitee-pour-leurs-emplois/

Pour soutenir la caisse de grève : https://www.papayoux-solidarite.com/fr/collecte/gare-routiere-de-perrache-agent-de-service-en-greve-2