Publié le Vendredi 23 février 2018 à 07h44.

L’urgence des salaires dans l’automobile

Chez PSA et Renault, les actionnaires voient leurs revenus et leurs rentes exploser, tandis que les salariéEs se serrent la ceinture. Le partage des richesses est de plus en plus inégalitaire et insupportable.

Chez PSA, pour le 1er semestre 2017, le bénéfice de la seule division automobile, avec 1,4 milliard d’euros, a augmenté de plus de 10 %. Pour tout le groupe PSA, qui inclut aussi Faurecia et la banque de crédit, le bénéfice dépasse 2 milliards d’euros, en hausse de 11 %. Et cela pour les six premiers mois de l’année 2017 avant le rachat d’Opel par PSA. Voilà pour le capital. Mais pour celles et ceux qui travaillent, il n’est programmé pour 2018 que 2,2 % d’augmentation de salaires, dont seulement 1,3 % d’augmentation générale avec un talon à 23 euros !

Chez Renault aussi, les actionnaires se gavent

Du côté de Renault, le bénéfice, pour toute l’année 2017, a augmenté de 17 % par rapport à 2016 et atteint 3,85 milliards d’euros. La marge opérationnelle évolue comme le taux de profit. Elle a doublé depuis 2013, date de la signature du premier accord de compétitivité, passant de 3 % à plus de 6 %. Les actionnaires toucheront 3,55 euros de dividende par action contre 3,15 euros pour 2016, soit une hausse de 12,7 %. Les actionnaires toucheront au total 1,05 milliard d’euros en 2018, un plus de 120 millions d’euros par rapport à 2017.

Pour les salariéEs, la direction vient d’annoncer 1 % d’augmentation générale pour 2018. Avec les augmentations individuelles, le budget global salaires 2018 ne va augmenter que de 0,4 %. 6 millions d’euros contre 120 millions d’euros pour les actionnaires ! Cela s’appelle se foutre de la gueule des salariéEs.

Des augmentations de salaire tout de suite !

Et ce n’est pas tout… Chez Renault toujours, la prime d’intéressement versée en 2018 sera inférieure à celle de 2017 : en baisse en moyenne de 24 % pour un ouvrierE, de 19 % pour unE technicienE, et de 13 % pour les cadres. En 2017, les salariéEs avaient reçu un bonus de 1 000 euros non renouvelé cette année, d’où la baisse constatée par toutes et tous. Au moment où les actionnaires sont gavés avec une augmentation de près de 13 %.

Pour ceux et celles qui produisent, la question des salaires devient de plus en plus urgente. Les revendications d’augmentations générales des salaires sont à l’ordre du jour, pour tout de suite ! C’est au moins 300 euros pour toutes et tous qu’il nous faut.

Correspondant