Jeudi 19 février, 3 heures du matin : suite à la séance de négociations annuelles, les ouvriers de Manoir industrie ont décidé de se mettre en grève. Cette usine de 350 salariéEs produit essentiellement des tubes en aciers spéciaux pour le nucléaire et l’industrie pétrolière, et les cinq usines du groupe ont été rachetées par un capitaliste chinois.
Vendredi 20 février, la grève a donc débuté tôt le matin suite à l’annonce des résultat des NAO. La direction proposait 0,3 % en augmentation générale et 0,2 % en augmentation individuelle au mérite. Cela a suscité la colère des ouvriers et le blocage des entrées et sorties avec piquet de grève.Plusieurs séances de négociations se sont déroulées pour obtenir la fin du mouvement, mais la direction n’a proposé que des queues de cerise. À chaque fois, les ouvriers ont décidé de poursuivre le mouvement en vu d’obtenir 1 % d’augmentation générale pour tous, sachant que le blocage entraîne pour les capitalistes du groupe chinois Yantai Taihai une perte de 150 000 euros par jour... Le montant de l’augmentation demandée !
Rien n’est jamais perdu d’avanceCe n’est que le vendredi suivant qu’une nouvelle négociation en intersyndicale (CGT, FO, CFDT, CFE-CGC) va donner une proposition plus tolérable au yeux des ouvrierEs : une augmentation de 0,8 % générale pour tous. Les ouvrierEs et leurs syndicats ont décidé d’accepter, et ont alors levé le piquet de grève avec le sentiment que la lutte paye.Cette direction méprisante partait de l’idée que les ouvrierEs étaient résignés, avec l’avalanche de coups que le Medef et que le gouvernement « macronisé » leur fait subir. Ce qui s’est passé montre que la réaction peut toujours arrivé. Cette démonstration devrait peut-être faire réfléchir les chefs nationaux des syndicats qui laissent passer les mauvais coups en cours : batailler, ne pas se résigner, peuvent porter ses fruits.Correspondant