Les actions de la semaine écoulée ont permis aux grévistes de ne pas se faire oublier du patron comme du gouvernement. Et dans les « sphères dirigeantes », on commence à s’impatienter… La production ne reprend pas réellement – les seuls véhicules qui sortent ne valent pas grand-chose, la faute aux cadres peu habitués au montage… – et le PSE (le « Plan de sauvegarde de l’emploi », c’est-à-dire de licenciements) n’est toujours pas signé. Et côté gouvernement, on aimerait enterrer l'affaire Aulnay, comme bien d’autres… Mardi 2 avril, la direction a convoqué cinq CHSCT sur l’usine afin de les consulter sur le PSE. Les grévistes ont décidé de s’y rendre pour interpeller la direction. Dès le lendemain, celle-ci a effectivement répondu, non pas sur les problèmes soulevés, mais en annonçant dix nouvelles mises à pied ! Pour accélérer la signature du PSE, la direction cherche à resserrer l’étau sur les grévistes, les forçant à se focaliser sur la bagarre contre les licenciements de plusieurs d’entre eux. Questions sans réponseLa détermination des grévistes restent intacte. Jeudi 4 avril, ils ont profité de la visite de Marylise Lebranchu au Salon de l’emploi public, porte de Versailles, pour demander des réponses au gouvernement sur la nomination d’un véritable médiateur afin de pouvoir vraiment discuter des licenciements et des mises à pied. Ils ont aussi rappelé qu’ils sont aussi toujours en grève pour ne pas venir grossir les rangs des chômeurs… Depuis lundi 8 avril, les deux équipes ne travaillent plus qu’une semaine sur deux, le matin. L’autre semaine, celle de chômage partiel, est payée en APLD par l’État… Une mesure prise sous Sarkozy et poursuivie par le gouvernement actuel qui aide ceux qui en ont vraiment besoin… L’objectif annoncé de la direction était de relancer la production bloquée depuis le 16 janvier, début de la grève. C’est pour le moins raté, puisque ce lundi il est sorti en tout et pour tout cinq voitures, pendant que les grévistes discutaient pour convaincre de participer à la manifestation contre l'accord emploi qui se déroulait le lendemain. Et ce mardi 9, les grévistes de PSA ouvraient le cortège de la manifestation parisienne, bien décidéEs à continuer la bagarre. CorrespondantEs
Crédit Photo
Photothèque Rouge/Cathy