Ces derniers jours, la direction a un peu plus dévoilé ses plans. Ces annonces ne surprennent pas celles et ceux qui tentent de combattre les projets du groupe, mais révèlent un peu plus clairement les choix du gouvernement et posent le problème de la construction de la riposte des salariéEs.Mardi 11 décembre, la direction de PSA a en effet annoncé aux représentants syndicaux qu’en plus des 8 000 suppressions d’emplois révélées en juillet dernier, elle comptait supprimer 3 214 emplois d’ici la mi-2014, pour passer à 55 900 salariés en France. Une suppression d’un emploi sur six ! « Arnaud Montebourg demandait en juillet de reformater son plan à la baisse. Ils le reformatent à la hausse. C’est un véritable scandale » a déclaré un représentant de la CGT, ce qui n’a pas provoqué le moindre frémissement du ministère du Redressement productif. Un gouvernement qui aide… PSACe n’est pas le gouvernement Hollande-Ayrault qui va gêner la mise en œuvre du plan des groupes de l’automobile. Ce qui est en cours est une véritable réorganisation de l’appareil de production en Europe, dont le marché est jugé de moins en moins rentable. Après l’annonce de la fermeture de Ford à Genk et des suppressions d’emplois au Royaume-Uni, Opel (filiale de General Motors qui a également des participations dans PSA) a annoncé la fermeture de fait de l’usine de Bochum en Allemagne (3 000 salariés, 10 000 emplois indirects).Par contre cette semaine, à l’agenda de la visite de François Hollande en Algérie, il était prévu de discuter de la possibilité de faciliter les conditions de construction d’une usine Renault à Oran, et pourquoi pas de l’investissement de l’Algérie dans le capital de PSA. Ce que la Tribune avait évoqué la semaine dernière, provoquant au passage un bond de la valeur de l’action PSA en plein recul des valeurs ! On voit donc que pour ce gouvernement, l’enjeu n’est pas de sauver les emplois mais les profits des actionnaires.L'intervention des salariéEsLes seulEs à pouvoir mettre des bâtons dans les roues de ce bolide bien lancé, ce sont les salariéEs. Les annonces de PSA ont provoqué une colère légitime mais qui a encore bien du mal à s’exprimer. En manifestant à Poissy mercredi 12 décembre, les travailleurs de PSA Aulnay ont réussi à la faire entendre. Mais seule la CGT avait organisé ce déplacement de quelques centaines de salariéEs. Le lendemain, un débrayage appelé par Sud a aussi empêché la tenue de la réunion du comité d’entreprise d’Aulnay.L’enjeu pour sauver les emplois aujourd’hui à PSA, mais aussi à Renault où la direction concocte une autre forme de réorganisation à travers les accords de compétitivité, c’est la construction d’un rapport de forces pour imposer que les emplois des salariéEs passent avant les profits des actionnaires. C’est un combat qui concerne tous les salariéEs menacés à ArcelorMittal, Pétroplus, Sanofi, et tous les licenciements beaucoup moins médiatisés qui tombent chaque jour.Correspondante
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