Publié le Vendredi 12 février 2021 à 18h01.

Sanofi : urgence pour...les actionnaires!

Sanofric : zéro vaccin, 1700 suppressions de postes, 4 milliards de dividendes…

Malgré 1 milliard de « Crédit Impôt Recherche » reçus de l’État en 10 ans, la multinationale pharmaceutique Sanofi, trop en retard sur le vaccin anti-covid a montré son impuissance sanitaire en pleine pandémie. Mais elle affiche fièrement un bénéfice de 12,3 milliards d'euros pour 2020 et verse plus de 4 milliards d'euros à ses actionnaires. Et « en même temps », le groupe a annoncé 1700 suppression de postes, dont un millier en France (400 dans la recherche). Le 4 février, les travailleurs de Sanofi étaient en grève, avec des actions sur les différents sites, notamment un rassemblement devant le siège parisien. Une délégation venant de Montpellier y a participé, d’autres, de Sud Chimie et du collectif Anti-Sanofric, restés à Montpellier ont tenu à faire entendre leur voix dans la rue. Le 10 février, ils étaient de nouveau en grève à Montpellier. Au Bangladesh, des ouvriers de Sanofi sont en grève de la faim … Un dossier de l’Anticapitaliste du 17 février sera consacré à la question des entreprises comme Sanofi qui licencient et qui font du profit.

En toute logique, une pétition très largement initiée, exige la réquisition de Sanofi : Brevets sur les vaccins anti-covid, stop. Réquisition

Un vrai scandale sanitaire se joue sous nos yeux, qui met au banc des accusés les patrons de Sanofi, les actionnaires qu’ils servent et le gouvernement qui les protège. C’est tout le système capitaliste qui est en cause. Pour se défendre, Élisabeth  Borne, ministre du travail, a ouvert le bal des hypocrites : "Ça me choque forcément de voir une entreprise qui n'est pas en difficulté et qui procède à des licenciements " (France Info, 11/02/2021)

Quant à Olivier Bogillot, patron de Sanofi France, il est pitoyable : «Je trouve assez irresponsable, au fond, que certains élus qui sont là pour essayer d'accompagner leurs groupes nationaux, fassent du bashing, j'en ai un peu assez du ‘'Sanofi bashing"» (LCI, 10/02/2021). Le même sur France Info le 5 février : «Le modèle de recherche change. Il faut avoir des gens qui sont concentrés là où c'est nécessaire. Donc les gens qui étaient sur les plateformes de recherche anciennes, aujourd'hui, ne sont plus nécessaires par rapport aux plateformes très innovantes.» En clair, on va supprimer beaucoup d'emplois dans notre recherche pour traiter avec des start-ups et des sous-traitants.