Du 30 mars au 2 avril, les aiguilleurs de la gare Saint-Lazare étaient en grève reconductible à l’appel de SUD-Rail. Ce préavis faisait suite à un projet de réorganisation.
En effet, la direction souhaitait opérer un transfert de charge des télé-afficheurs en gare, ce qui aurait eu pour conséquence une détérioration des conditions de travail – en augmentant la charge de travail des aiguilleurs alors qu’ils doivent déjà gérer un train toutes les 28 secondes – mais aussi du service public.
Comme dans toutes les réorganisations, la direction voulait en profiter pour supprimer des postes, alors que les effectifs sont déjà à flux tendu, rendant l’accord des congés, ainsi que les mutations, de plus en plus difficile. Les cheminots revendiquaient également des embauches en nombre suffisant pour faire tourner le service correctement.
Des cadres incapables...
Durant 3 jours, les grévistes se sont réunis en assemblées générales quotidiennes, réussissant ainsi à perturber le trafic Transilien de manière conséquente. Seulement trois trains sur quatre circulaient sur la ligne L du RER mercredi et un train sur deux sur la ligne J, selon la SNCF. Et ce qui est amusant, c’est que c’est la direction qui a supprimé ces circulations, car les cadres remplaçant les grévistes n’arrivaient pas à gérer la totalité des circulations.
Au bout de ces 3 jours, la direction s’est résignée à plier. Même si cette dernière n’a pas lâché d’embauches supplémentaires par rapports aux prévisions de 2014, elle a au moins reculé sur la réorganisation et les suppressions de postes qu’elle avait prévu, et l’ensemble des embauches prévues pour 2014 seront réalisées avant le 30 juin.
Cela constitue une victoire et un exemple à suivre. A la veille de la grande bagarre contre la réforme du ferroviaire, c’est bien cette voie que les cheminots doivent suivre pour gagner sur leurs revendications : la grève reconductible et la lutte auto-organisée !
Correspondants