La remise du rapport Duron sur les trains d’équilibre du territoire (TET) a remis brièvement la question du ferroviaire sur le devant de la scène médiatique, et pour cause...
Les trains d’équilibres du territoire, ce sont ces trains grandes lignes plus connus sous leur appellation commerciale d’Intercités (anciennement Corail) qui assurent les jonctions entre villes de différentes régions, ou entre Paris et les villes non desservies par des TGV.
Ces lignes sont souvent connues pour être vétustes, tout comme le matériel assurant les dessertes. Elles sont aussi fortement déficitaires puisque contrairement aux TER financés en grande partie par les régions, elle ne sont financées qu’à hauteur de 30 % par l’État. Prétendant donc apporter une réponse à cette dégradation constante, le député PS Philippe Duron préconise une véritable saignée : suppression de 14 lignes TET, réduction du nombre et de la fréquence des dessertes, recours au bus en remplacement... Évidemment tout cela pour sauver le service public !
Libéraliser ne rime pas avec sécurité...
Ces préconisations s’inscrivent dans la droite ligne des politiques menées ces vingt dernières années par la SNCF et soutenues par les gouvernements en place : priorité faites aux lignes rentables (principalement TGV mais aussi quelques lignes TET très fréquentées comme Paris-Orléans ou Paris-Rouen), financement par les régions des trains régionaux... et abandon du reste. On ne peut que relier ce rapport à d’autres annonces récentes, que ce soit la relance de projets LGV coûteux et inutiles comme celui du barreau LGV Poitiers-Limoges (qui contribuerait à enclaver un peu plus la Creuse et la Corrèze) ou encore la libéralisation des trajets en bus permise par la loi Macron.
Cette politique de libéralisation du rail, avec en ligne de mire l’ouverture à la concurrence en 2019 des trains voyageurs, a déjà fait les preuves de sa nocivité : l’accident mortel d’un train TET à Brétigny-sur-Orge en juillet 2013 en est un exemple tragique. S’impose donc un impératif : sortir des logiques marchandes pour assurer à la fois la sécurité des circulations ferroviaires et un véritable service public ne remettant pas en cause le maillage national du réseau ferré. En somme poser la question d’un monopole public du transport ferroviaire.
Correspondants cheminots