Mardi 07 juillet, prés de 150 salariés de l’usine NEW FABRIS sont venus manifester leur colère devant les bureaux du siège à Poissy.
Dans cette usine située à Châtellerault, les ouvriers fabriquaient des collecteurs d’échappement pour Peugeot et Renault. Leur usine a été mise en redressement judiciaire, un repreneur devait reprendre le site mais Peugeot et Renault ont décidé que l’usine devait fermer, et ils n’ont plus passé de commande.
Les 366 salariés de New Fabris ont reçu leurs lettres de licenciement avec les indemnités légales de licenciement (entre 2 000 et 5000 euros en fonction de l’ancienneté). Ils considèrent que c’est Peugeot et Renault, en tant que donneur d’ordre, qui sont les vrais responsables de leurs licenciements.
C’est donc pour cela qu’ils sont venus manifester au pole tertiaire et à l’entrée de l’usine à Poissy pour demander une prime de dédommagement de 30 000 Euros par personne.
La fermeture de New Fabris n’est pas un cas isolé. L’exemple de l’usine LEAR qui fabrique les sièges est significatif. Jusqu’en juin 2009 il y avait une usine à Lagny qui fabriquait les sièges pour Peugeot Citroën Aulnay et une autre à Cergy qui travaillait pour Poissy. La direction de Peugeot a demandé aux fournisseurs de se regrouper. Il n’y a donc plus qu’une seule usine à Cergy qui travaille pour 2 sites. Et la plupart des 250 ouvriers de Lagny ont été licenciés.
La liste des entreprises sous-traitantes qui licencient n’arrête pas de s’allonger : THYSSEN KRUPP, SONAS, TREVES, RENCAST, KEY PLASTIC, etc. et même FAURECIA qui est une filiale de PSA.
Dans toutes ces usines, il y a des grèves, des manifestations contre les licenciements ou pour obtenir des primes de départs plus importantes. L’exemple le plus connu est celui de Continental. Pendant 2 mois, les 1200 salariés de l’usine de Clairoix se sont mobilisés pour faire pression sur Continental et le gouvernement. Finalement ils ont obtenu une prime comprise entre 50 000 et 100 000 euros et des conditions de départ en préretraite ou de reconversion plus favorables.
Peugeot et Renault ont reçu 6 milliards d’aides de l’Etat et les équipementiers 600 millions. Devant les caméras, les constructeurs se sont engagés à maintenir les emplois et à investir. Mais c’est tout le contraire qui se passe.
La CGT est solidaire des luttes menées par les sous traitants. Nous sommes tous concernés par la situation des salariés des entreprises sous traitantes. Les fermetures et les licenciements dans ces entreprises ne protègeront pas les emplois à Poissy. Tout ce qui s’est passé ces dernières années nous le prouve. De 11 000 salariés embauchés en 1995, on se retrouve aujourd’hui à moins de 6 000 salariés. Et la production d’un bon nombre de pièces (les sièges, la câblerie, l’usinage des moteurs, l’assemblage des pare-chocs, les roues …) est aujourd’hui externalisée. La direction n’envisage pas du tout de rapatrier ces productions sur le site.
Pour fabriquer les voitures c’est le travail de tous les salariés de Peugeot et des sous-traitants qui est indispensable.
La ville de Poissy et l’usine en état de siège.
Lorsque les manifestants de New Fabris sont arrivés le matin devant le pole tertiaire, la police et un important déploiement de CRS avaient bloqué toute la circulation dans Poissy. Une délégation a été reçue par la direction de Peugeot mais cela n’a rien donné. Ensuite, à 14h30 les manifestants se sont dirigés vers l’entrée de l’usine porte de Poissy pour discuter avec les salariés de Peugeot de leur situation. Ils se sont retrouvés face à un cordon de CRS qui bloquaient le rond point du parking B5. Les CRS empêchaient les ouvriers de l’équipe 12 de sortir en voiture (ils ont du traverser l’usine pour sortir porte d’Achères). Les salariés de l’équipe 22 qui étaient en voiture ne pouvaient pas rentrer dans l’usine. Le même dispositif était en place à la porte d’Achères. Certains cars de ramassage étaient bloqués dans Poissy, et pour la sortie de l’équipe 12, ils manquaient.
En demandant l’intervention des forces de l’ordre, la direction de Peugeot a créé un énorme bouchon dans toute la ville de Poissy et aux alentours. Elle a aussi crée une grosse pagaille dans tous les ateliers au changement d’équipe.
A 150 les manifestants de New Fabris ont mis en panique la direction de PSA. Leur lutte et leurs revendications sont légitimes. Nous en sommes solidaires !
Poissy le 8 juillet.