Publié le Dimanche 2 juin 2013 à 14h01.

U-Telemarket : 147 salariéEs face au groupe Système-U

Il y a un mois et demi, les 147 salariéEs d’U-Telemarket de Pantin (93) ont appris que Système-U, qui les avait rachetés en 2011, déclarait leur boîte en cessation de paiement. Le tribunal de commerce de Bobigny laissait alors un mois au groupe pour trouver un repreneur ou pour prononcer la liquidation.Après Leclerc, Carrefour et Auchan, Système-U est un des plus grands groupes français de la grande distribution, avec 18 milliards d’euros de chiffre d’affaires pour 2012. Depuis sa création en 1983, Telemarket, pionnier du commerce en ligne et de la livraison à domicile, a connu de nombreux acheteurs. Cette fois, les salariéEs se sentaient rassuréEs : une grande entreprise, avec une trésorerie conséquente, et la volonté de s’implanter sur Paris (ce qui est justement le territoire de Telemarket), autant de gages de maintien des emplois…Ils ont vite déchanté lorsque Système-U a commencé par se débarrasser de la comptabilité (8 emplois), désormais gérée par lui directement. Le propriétaire précédent avait déjà supprimé 60 emplois pour « mieux vendre » l’entreprise. Puis, ce sont les stocks qui n’ont plus été assurés correctement, les clients pas bien suivis… En réalité, ce qui intéressait Système-U, c’était le savoir-faire de la commande en ligne et de la livraison à domicile et un fichier-client parisien bien fourni. Système-U a volontairement fait baisser l’activité de l’entreprise en vue de s’en débarrasser.

Les salariéEs ne se laissent pas faireMardi 21 mai 2013, ils étaient une centaine à se rassembler devant le siège de Système-U à Rungis. Plusieurs entrevues avec la direction ont alors pu avoir lieu. Lors du dernier rendez-vous, la direction a laissé entendre aux représentants des salariéEs qu’une somme d’argent de départ était négociable.Lundi 27 mai, le tribunal de commerce de Bobigny, où les salariés avaient décidé de se rendre à une trentaine, a rendu sa décision : Système-U devrait approvisionner U-Telemarket pendant environ deux semaines, pour maintenir l’activité et négocier un « PSE » avec les délégués syndicaux pendant cette durée. Puis la liquidation sera prononcée. Aucune demande quant au pillage du fichier-client et de l’absence de volonté du groupe de maintenir l’activité. Pourtant un tel groupe, aux bénéfices exorbitants, aurait bien les moyens de faire tourner le site de Pantin, ou tout au moins d’assurer un reclassement dans son groupe à chacunE des 147 salariéEs, avec maintien du salaire. Ceux-ci ont décidé de se réunir en assemblée générale pour discuter de leurs futures actions.Ce n’est pas aux travailleurs de subir les conséquences de la rapacité des grands groupes qui, pour conquérir des marchés et faire toujours plus de profits, sacrifient leur vie. Le NPA est solidaire de la lutte des salariéEs de U-Telemarket.

Correspondante