Samedi 11 mars, tôt le matin, les cheminots de Paris Saint-Lazare ont appris le suicide d’un collègue et militant syndical de SUD-Rail, Édouard, à la sortie des quais de la gare. L’émotion a été immense, surtout que celles et ceux qui le connaissaient savaient aussi la longue histoire des harcèlements de la direction à son encontre...
Édouard était agent de maîtrise et parce qu’il résistait et dénonçait des pratiques nuisibles, la direction avait rapidement cherché à l’isoler, à le retirer de son poste il y a déjà six ans. Le harcèlement a continué contre ce militant qui a utilisé son mandat au CHSCT entre autres pour souligner les contournements par la direction de la réglementation sur des procédures de sécurité.
Après le choc, la réaction de ses collègues a été l’écœurement et la colère à l’endroit de la hiérarchie, qui samedi dès la fin de matinée a dépêché des chefs en nombre auprès des cheminots, pour prendre la température mais aussi et surtout pour tenter d’arracher des témoignages qui permettraient à la hiérarchie de se couvrir et de décliner toute responsabilité ! Bien des cheminots ont eu le réflexe de refuser de leur parler.
Le climat est lourd contre la politique de la direction : ce dernier drame s’ajoute à une suite importante de harcèlements de cheminots et de militants syndicaux, de demandes d’explication et de sanctions, ce à quoi s’est ajoutée il y a quelques mois à peine la découverte d’une vaste entreprise de flicage des salariés. Une politique répressive qui accompagne des restructurations lourdes en suppressions de postes et en aggravation des conditions de travail, comme dans bien d’autres entreprises du privé ou du public. Licenciements ou suppressions de postes, harcèlement au travail, chasse aux militants... Contre cette politique doit s’organiser et s’amplifier l’action collective.