Publié le Vendredi 24 octobre 2014 à 08h00.

Uzès Mas Careiron (30) : un bel exemple de démocratie directe

Le Mas Careiron est un établissement hospitalier psychiatrique, et comme partout en France les mêmes politiques restrictives sont appliquées. En mai 2013, l’ancien directeur, avec l’agence régionale de santé (ARS) avait annoncé un plan d’économies de 1,3 million d’euros sur cinq années. Il y a trois mois, le nouveau directeur, confirmait : suppression de 11 jours de congés pour l’année civile prochaine, d’une prime informatique, non-remplacement de différents personnels, etc.

Suite à une AG le 30 septembre, Sud santé, la CGT, FO et l’USP ont décidé d’appeler à la grève le mercredi 8 octobre. Ce jour là, une vraie riposte d’ampleur (grève, manif, AG, demande de négociation avec la direction), avec une très forte mobilisation des travailleurs (plus de 200 !). Devant l’absence persistante de la direction, les grévistes en cortège décident de rentrer sur le site de l’hôpital.Les personnels envahissent un petit bureau où trois représentants de la direction (directeur général, DRH et directrice des soins) refusent de discuter. Après une trentaine de minutes, le trio de direction décide de tenter de filer à l’anglaise. C’était sans compter sur le personnel qui empêche logiquement la voiture de démarrer et la transforme quelque peu en bateau ivre…

Sous le contrôle des travailleurEs eux-mêmesLe directeur de l’établissement finit par accepter la négociation, sous le contrôle des travailleurEs. Sud est présent en force, mais aussi la CGT et un peu FO. Mais les « tôliers » ne lâchent rien sur ce que demandent les personnels : la suspension immédiate du plan d’économies et l’ouverture de négociations véritables, avec une remise totale à plat de la situation du Mas Careiron.Arrive le président du conseil de surveillance de l’établissement (PS, maire de Blauzac), alerté par la direction. Ce monsieur propose une intervention à caractère politique... mais sans suspension préalable du plan d’économies ! Chahut, chants, slogans, sirènes, etc. Autour de la grande table, la détermination est intacte.De guerre lasse, le directeur accepte enfin de suspendre le plan d’économies. Le personnel propose alors à la signature du directeur un document écrit. Refus du directeur qui considère que sa parole seule suffit… Avec l’accord des grévistes, l’intersyndicale accepte la non-signature immédiate du papier, tout en exigeant une réunion le lendemain pour signer et examiner les modalités d’une vraie remise à plat. Le directeur capitule enfin.Une formidable leçon de chose.À suivre.

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