Publié le Mercredi 18 décembre 2024 à 19h00.

À Avignon, week-end de lutte féministe avant la fin du procès de Mazan

À Avignon, où la gauche et les organisations militantes prennent de l’ampleur depuis les dernières élections législatives, le procès des viols de Mazan a eu un retentissement particulièrement important, puisqu’il a lieu au tribunal judiciaire de la ville.

 

Depuis deux mois, de nombreuses personnes, journalistes et personnalités politiques viennent assister aux audiences du tribunal. Si de nombreuses féministes qui habitent aux alentours étaient présentes les jours d’audience pour soutenir Gisèle Pelicot, ce procès a eu une ampleur internationale, au vu de la gravité des faits reprochés. En effet, pendant deux mois, 51 hommes, dont le mari de Gisèle Pelicot, ont été jugés et entendus, mettant en lumière le caractère systémique du viol et de la culture du viol dans notre société patriarcale.

La fin du procès arrivant ce jeudi, les organisations féministes de Vaucluse ont décidé d’organiser un grand rassemblement devant le tribunal « en soutien à Gisèle Pelicot et à toutes les victimes de violences sexistes et sexuelles ».

L’actualité des luttes féministes

Ce week-end de luttes a débuté vendredi 13 décembre au soir à la permanence du député Raphaël Arnault, où était organisée une discussion sur les enseignements du procès et l’actualité des luttes féministes, animée par sa suppléante Mathilde Millat. Cet évènement a rassemblé 50 personnes et a donné lieu à des échanges sur les violences sexuelles en France, la culture du viol, mais aussi la pornographie à travers une lecture matérialiste et les débats autour de la loi pour l’intégration de la notion de consentement dans la définition pénale du viol. Cela a permis de vraies confrontations de points de vue, à la fois sur les analyses, mais aussi sur les perspectives de la lutte féministe, qui a plus que jamais besoin de s’unir face à la montée de l’extrême droite.

Rassemblement unitaire

Le rassemblement appelé le lendemain a été une réelle réussite. De très nombreuses associations féministes et organisations étaient présentes : Nous Toutes, le Planning familial, le collectif Droit des femmes, le Pôle LBGT, La France insoumise, le NPA, Attac... Plus de 600 personnes se sont rassemblées autour de prises de parole, de slogans, de chants, d’ateliers d’écriture de lettres de soutien à Gisèle Pelicot, du théâtre, de la danse, etc. Une action banderole des militantes de la Jeune Garde antifasciste a été déployée sur les remparts pour rappeler que le viol n’a pas de nationalité et apporter leur soutien à toutes les victimes de VSS. Le rassemblement, réunissant notamment beaucoup de jeunes femmes, a permis de poser les bases d’une réelle résistance et riposte féministe face aux violences. Cela a aussi été un moment de recueillement pour toutes les femmes pour qui ce procès a été le miroir des violences sexuelles qu’elles ont vécues.

La fin de ce lourd procès approche, avec le verdict qui est attendu le jeudi 19 décembre. Mais la résistance féministe s’accroît et compte bien s’organiser pour continuer le combat contre toutes les violences faites aux femmes, et mettre fin à ce système de domination et d’exploitation patriarcale.

LM