« Causette », « Osez le féminisme », « Les Poupées en pantalon », à lire, à découvrir et peut-être à adopter...
Bonne nouvelle pour toutes celles (et les quelques ceux), qui apprécient de lire les magazines féminins. Un (presque) nouveau titre a fait son apparition dans certains kiosques1. Son nom? Causette. Sa particularité : 100 pages sans pub et, surtout, des articles qui ne traitent pas de sujets aussi fondamentaux que perdre 20 kg en 20 minutes, avoir dix orgasmes par jour ou encore comment porter ce délicieux « top » qui ne coûte que deux mois de salaire. Exemples au sommaire de ce déjà quatrième numéro : enquête sur l’assassinat de Natalia Estemirova, interview de Brigitte Fontaine et un dossier sur le clitoris... Cerise sur le gâteau : les photos sont belles, le magazine est bien maquetté et le prix est tout à fait abordable (4,90 euros). Attention, il ne faut pas s’attendre à une revue féministe, ce n’est d’ailleurs pas la démarche revendiquée, mais bien à un féminin intelligent. La preuve, son sous-titre : « Plus féminine du cerveau que du capiton ».
Autre nouveauté, pour les militantes qui recherchent des articles vraiment féministes, est apparu sur la toile, un autre titre : Osez le féminisme2. « À l’origine, ce sont des militantes qui se sont rassemblées après la pétition pour sauver le Planning familial en janvier dernier, explique Caroline De Haas, ancienne secrétaire nationale de l’Unef, membre du PS, et une des principales animatrices du projet. On veut dire qu’on en a assez de cette société où les femmes gagnent encore 20 % de moins que les hommes et où il se produit un viol toutes les dix minutes. » Autour d’Osez le féminisme se retrouve un comité d’animation d’environ 20 personnes et 35 participent à la rédaction. On y trouve des rendez-vous comme le festival Femmes en résistance, qui se déroulera à Arcueil (Val-de-Marne) les 26 et 27 septembre, des brèves et un dossier. Dans le premier numéro, le dossier était consacré aux violences faites aux femmes et dans le numéro 2, il porte sur les religions et les droits des femmes. Sujets actuels s’il en est. En ligne de mire pour ces militantes, la préparation de la manifestation du 17 octobre avec l’organisation, le 2 octobre, d’un évènement destiné aux jeunes. Car pour Caroline De Haas, le féminisme est aussi « un outil de réunification de la gauche ».
Enfin, devrait paraître incessamment une nouvelle revue intitulée Les Poupées en pantalon. Au démarrage du projet, dix étudiantes, dont certaines membres du NPA de Strasbourg (Bas-Rhin). « Nous avons décidé, au mois de mai 2009, de créer un nouveau magazine féminin et féministe. Notre but, conserver certaines des formes de ce type de presse, adopter un ton assez mordant, parfois léger et ajouter à tout cela plusieurs dossiers de fond, qui touchent aux questions de genre, de sexualité, d’histoire des luttes féministes ». Contrairement au réseau Osez le féminisme, elles ne souhaitent pas s’adresser exclusivement aux militantes, « mais nous voulons surtout aller vers l’ensemble des femmes. Le meilleur moyen était alors d’être chez les coiffeurs, dans les salles d’attente, dans les gares... et dans les sacs à main. » D’où la volonté de publier un magazine sur papier, d’une quarantaine de pages, dont la plupart sont déjà rédigées. Au sommaire, entre autre, une rétrospective sur le MLF, les Saris roses (féministes indiennes), les femmes au travail... mais aussi des pages modes, sexualité. Pour le lire, il faudra attendre que le budget d’impression soit bouclé.
À suivre...
Dominique Angelini
1. Pour trouver Causette, il suffit d’envoyer un mail à dansmaville@brindecausette.fr vous recevrez un message avec tous les points de vente à côté de chez vous.
2. Un projet de version papier est en cours. Mais pour le moment le journal de huit page est visible sur : www.osezlefeminisme.fr