Elles sont 230 000 chaque année. 230 000 femmes victimes, en France, de violences conjugales. Leurs conjoints ont pu fouiller leurs mails, leurs textos, donner un ou plusieurs coups, les projeter contre un mur, les insulter, les harceler, les violer, les intimider, les isoler. Aucune de ces violences n’est minime. Même isolée, chacune d’entre elles reste une violence. Il y a en ce moment 230 000 femmes victimes qui ont fait, qui vont faire ou qui pensent faire exactement ce que Céline Quatennens a fait début septembre : poser une main courante, laisser une trace.
Les femmes victimes de violences conjugales se posent la question de partir, de porter plainte, se demandent comment elles vont faire, avec les enfants, avec le boulot, avec l’appartement, avec leurs proches, avec le compte en banque. Toujours les mêmes questions : Est-ce que c’était si grave ? Est-ce qu’elles sont sûres que cette fois il ne va pas vraiment changer ? Comment vont-elles faire si personne ne les croit ? Si personne ne les aide ? Est si c’était pire après ?
Toutes les victimes de violences conjugales doivent recevoir notre soutien plein et entier dans toutes les démarches qu’elles entreprennent ; et nous refuserons toujours de trouver des excuses aux agresseurs. Adrien Quatennens est un homme violent comme un autre, il n’y a pas de passe-droit, et ce n’est pas à lui ou à ses camarades de caractériser les violences qu’il a commises et leur gravité.
230 000 femmes regardent et écoutent ce qui se passe depuis que les violences commises par Adrien Quatennens ont été rendues publiques. Nous avons vu le soutien de Jean-Luc Mélenchon à son « ami ». Nous avons vu les réactions tièdes de sa famille politique. Et nous comprenons exactement ce qu’il y a à comprendre : même à gauche, les hommes puissants se soutiennent entre eux, à tout prix. D’une main ils minimisent les violences commises, de l’autre ils félicitent les hommes et louent leur « courage » quand ils admettent des faits.
Nous, nous voulons louer le courage de toutes celles qui essaient aujourd’hui de se protéger, de sortir des situations dans lesquelles elles se sentent en danger. Le courage de toutes celles qui critiquent l’insuffisance du « retrait » d’Adrien Quatennens de la coordination de La France insoumise et exigent qu’il quitte ses fonctions de député, et qui dénoncent les tentatives de minimisation ou d’occultation des violences qu’il a commises. Le courage de celles qui ne se taisent plus.