Publié le Jeudi 3 mai 2018 à 10h17.

1er mai : journée internationale des travailleurEs

Le 1er Mai est une journée internationale, et des rassemblements et manifestations ont eu lieu aux quatre coins de la planète. Quelques exemples significatifs.

Contre Duterte aux Philippines

À Manille, capitale des Philippines, ce sont des milliers de salariéEs qui ont défilé à l’occasion du 1er Mai. Principales revendications : la fin des « contrats d’emploi à court terme », qui permettent aux entreprises de traiter les travailleurEs comme des kleenex, et que Duterte avait promis, lors de sa campagne électorale, de supprimer ; des hausses de salaires, dans un pays où règne une extrême pauvreté ; l’arrêt de la répression antisyndicale, les patrons font régulièrement appel à des milices privées pour briser les piquets de grève. Un dragon géant, à l’effigie de Duterte, a été brûlé. 

Répression en Turquie 

La dérive autoritaire du régime d’Erdogan se confirme, avec de nombreuses manifestations interdites et des dizaines d’arrestations. Selon l’AFP, ce sont au moins 84 personnes qui ont ainsi été arrêtées à Istanbul, où certains quartiers ont subi un véritable état de siège : « l’accès à la place Taksim, dans le centre-ville, était ainsi entièrement bloqué mardi par des cordons de police. Les autorités ont également bloqué l’accès à l’avenue Istiklal, la principale rue commerçante et piétonnière de la ville, qui fut le théâtre de défilés d’opposants. Les partisans de l’opposition qui ont tenté de rejoindre la place Taksim ont été arrêtés sans ménagement, certains plaqués au sol par la police. Selon l’agence Anadolu, 26 000 policiers étaient mobilisés mardi à Istanbul, appuyés par trois hélicoptères, 85 camions avec des canons à eau et par 67 véhicules blindés. »

Pour des augmentations de salaires en Corée du Sud

Entre 10 000 et 15 000 personnes ont manifesté à Séoul, à l’appel de le Confédération coréenne des syndicats. Les slogans portaient notamment sur les augmentations de salaires, avec la revendication d’un salaire minimum à 7,80 euros de l’heure (contre 6 euros actuellement), ainsi que sur la titularisation des travailleurs précaires. Les manifestantEs demandaient en outre au gouvernement d’abandonner ses plans de restructuration dans les industries navale et automobile, ainsi que des mesures contre les conglomérats qui dominent l’économie de la Corée du Sud. 

Manifestation interdite en Iran 

L’Iran a récemment connu, en décembre-janvier dernier, une vague de protestations contre les politiques économiques et sociales de la présidence Rohani, et la colère n’est pas retombée malgré la répression. Face à un gouvernement qui ne cherche aucun « compromis social » et qui laisse faire, quand il ne l’organise pas lui-même, la chasse aux syndicalistes, des organisations d’ouvrierEs et d’enseignantEs s’étaient donné rendez-vous pour manifester le 1er Mai à Téhéran. Le rassemblement a été interdit par les autorités, et au moins six personnes ont été arrêtées. L’agence de presse iranienne Ilna rapporte qu’il s’agissait de revendiquer « une vie digne avec un emploi sûr et le bien-être minimum » et que les manifestantEs, malgré l’interdiction, étaient « nombreux ». Difficile de rassembler davantage d’information à l’heure où le pouvoir iranien poursuit sa fuite en avant répressive, avec le bannissement, au nom de la « sécurité nationale », de la messagerie Telegram, réseau social le plus populaire du pays avec 40 millions d’utilisateurEs (soit unE IranienE sur deux).