« Covid : 10 000 morts par jour. 2 % de vaccinés dans les pays pauvres ! 50 milliards de dollars de revenus pour Big Pharma. Levez les brevets ! » Ces affiches colorées signalaient le rassemblement organisé le 13 octobre à Genève, siège de l’OMC, pour exiger la levée des brevets et dire honte aux gouvernements français, suisse, de l’UE qui défendent l’apartheid vaccinal.
Devant plus de 70 personnes, le représentant du collectif « Brevets sur les vaccins anti-covid, stop. Réquisition », Frank Prouhet, et Thierry Bodin pour la CGT Sanofi ont pris la parole, suivis côté suisse par Stéphanie Prezioso, députée fédérale d’Ensemble à Gauche, des responsables du Parti socialiste genevois, des Verts et du syndicat Unia. Mais le plus grand succès de cette première initiative, rapidement convoquée, vient de la très importante couverture médiatique.
Une mobilisation réussie
La Tribune de Genève, le Matin, le journal syndical d’Unia, ou le quotidien associatif Courrier ont consacré articles et tribunes aux brevets, pendant que la télévision consacrait deux minutes de direct à une interview, sur fond de manifestation. Mobilisation réussie donc, d’autant que le meeting du soir, retransmis sur Zoom, a permis de développer nos exigences de levée des brevets et, pour Thierry Bodin, de la CGT Sanofi, entreprise qui vient d’abandonner son candidat vaccin à Arn, faute de rentabilité, de plaider pour la réquisition des capacités de production, et la socialisation pour la production de biens communs ! D’Amsterdam, le chercheur de SOMO, Vincent Kiezbrink, a présenté son rapport sur l’évasion fiscale de Moderna. Déclarée au Delaware, paradis fiscal étatsunien, Moderna a obtenu de l’Union européenne que le paiement de ses vaccins se fasse dans le paradis fiscal suisse ! Sur la base de documents qui ont fuité, il estime le taux de profit du vaccin Moderna à 44 % et celui de Pfizer à plus de 50 %. Reprenant ces révélations, Stéphanie Prezioso, au parlement suisse, Miguel Urban d’Anticapitalistas au parlement européen, et Doriana Sarli au parlement italien, ont dénoncé la complicité des gouvernements et de l’Union européenne avec les politiques d’évasion fiscale de Moderna.
De nouvelles initiatives en perspective
Cette première journée de la honte a aussi été l’occasion de faire un saut en matière de coordination européenne et même internationale. À Londres, des cercueils ont défilé, des initiatives ont eu lieu à Bruxelles, Oslo ou Vienne. En Afrique du Sud, des manifestantEs se sont rassemblés devant les ambassades des pays riches, d’autres initiatives ont eu lieu au Brésil, en Inde ou en Colombie. La Fédération internationale des travailleurs des transports (ITF) et 300 de ses syndicats, qui représentent 10 millions d’employéEs de 113 pays, ont exigé dans une lettre ouverte la levée des brevets sur les vaccins anti-covid ! Les marins confinés dans les bateaux ont un risque de décès multiplié par trois. La FSU, qui vient de rejoindre le collectif, a largement diffusé un appel à la levée des brevets. Du côté des candidats à la présidentielle, le collectif avait appelé à publier des tweets pour la levée des brevets. Seul Philippe Poutou a répondu présent, avec un tweet très relayé ! Des coordinations internationales sont en train de se mettre en place, notamment pour les prochains jours de la honte le 30 octobre lors du G20 de Rome, mais surtout lors de la réunion plénière de l’OMC en présence des ministres du 30 novembre au 1er décembre ! Partout préparons ces initiatives.