Bernard, patron de LVMH et troisième fortune mondiale, n’aime pas trop Greta (Thunberg) : c’est une « jeune fille très dynamique », mais elle ne propose « rien », si ce n’est de « critiquer ». Par contre, Bernard aime Donald, un type constructif comme chacun peut s’en rendre compte.
Non seulement ils sont milliardaires tous les deux mais, au début des années 1980, ils se sont connus à New York où Bernard était, comme Trump, promoteur immobilier. En effet, Bernard a fui la France après l’élection de Mitterrand en 1981. Au bout de deux ans, il est rassuré, finit par rentrer, et le pouvoir « socialiste » bénit sa reprise du groupe textile Boussac (propriétaire de la marque Dior) avec une mise initiale de 40 millions de francs alors que le groupe vaudra 8 milliards trois ans plus tard ! Pour savoir comment les salariéEs seront traités, il faut se reporter à « Merci patron ! », le film de François Ruffin.
Trump élu président, dès janvier 2017, Arnault se précipite parmi les premiers pour le voir. Et Trump lui rend son affection. Il en a donné une démonstration éclatante jeudi 17 octobre lors de l’inauguration d’un atelier de maroquinerie de LVMH (150 salariéEs aujourd’hui, 1 000 en principe dans cinq ans) où il a fait son entrée sur la musique officielle de sa campagne électorale. « Nous célébrons avec fierté l’ouverture de la marque Louis Vuitton, un nom que je connais bien et qui m’a coûté beaucoup d’argent depuis des années » a déclaré Trump, évidemment bon client des industries du luxe, avant d’ajouter : « Ce que fait Bernard est incroyable, c’est un honneur de l’avoir au Texas… Vous êtes un artiste et un visionnaire ». Trump ne s’est pas contenté de déclarations : les productions du groupe LVMH échapperont aux nouvelles taxes douanières sur les produits européens.
La solidarité internationale des milliardaires n’est donc pas un vain mot. Celle des travailleurEs est à construire et reconstruire en permanence si on veut un jour abattre le monde de Donald et Bernard.
Henri Wilno