Le PSol a tenu, du 21 au 23 août, à Sao Paulo, son deuxième congrès. 380 délégués ont débattu de la situation brésilienne et internationale, de la construction du parti et des interventions dans les mouvements sociaux et syndicaux.
Les 380 délégués représentaient 11 000 votants, contre 7 500 pour le premier congrès, soit une nette progression pour le Parti socialisme et liberté (Psol), qui a vu le jour, entre 2003 et 2005,à la suite de l’exclusion du Parti des travailleurs (PT) de députés ayant refusé de voter la loi néolibérale sur la réforme des retraites, proposée par le gouvernement Lula. A l’initiative de courants ayant rompu avec le PT, il agrége d’autres courants politiques et de nombreux militants issus du mouvement social. Le congrès devait voter sur trois plateformes, ce qui souligne une recomposition au sein du parti : l’ancienne majorité formée principalement du Mouvement de la gauche socialiste (MES) et de l’Action populaire socialiste (APS) s'étant divisée.
La première plateforme, composée de camarades soutenant les thèses d’APS, d’Enlace, et du Collectif socialisme et liberté (Csol) a recueilli 48 % des voix. La deuxième, regroupant les militants de la CST et du Bloc résistance socialiste, en a obtenu 10 %. La troisième, réunissant le MES, le MTL, la tendance Lutte populaire et des indépendants de Rio de Janeiro, a rassemblé 40 % des voix. Elle était soutenue par Heloisa Helena, candidate du Psol à l’élection présidentielle d’octobre 2006 qui avait recueilli à l’époque 6,8% des suffrages. Heloisa a été élue présidente du parti.
Les points centraux adoptés sur la situation nationale ont porté sur la mobilisation contre la crise économique en défense des droits des travailleurs, contre les attaques du gouvernement et des patrons. Il a été aussi décidé de poursuivre la campagne pour la démission du président du Sénat corrompu, Sarney, et d’approfondir le débat sur la « fin du Sénat ». Sur les questions internationales, la dénonciation du coup d’Etat au Honduras et la campagne pour le retrait immédiat des troupes brésiliennes d’Haïti ont été votées.
Le congrès a approuvé des changements concernant les statuts du parti pour une plus grande démocratie interne et une meilleure participation des militants. Des résolutions ont été votées pour le soutien au mouvement des noirs, des femmes, des handicapés et des jeunes. Le débat a mis en avant la volonté de construire une nouvelle centrale syndicale et populaire basée sur l’indépendance de classe.
La résolution sur l’écosocialisme a réaffirmé le rôle décisif de la lutte pour la défense de l’environnement et la campagne contre la destruction des terres amazoniennes.
En octobre 2009, une conférence nationale permettra de préparer les échéances électorales de 2010 (présidentielle, législatives, sénatoriales et gouverneurs d’Etats).
Aucune plateforme n’ayant obtenu de majorité absolue, l’unité du parti sera l’enjeu du prochain mandat.
Flavia Verri