Toutes les parties du monde sont exposées aux phénomènes climatiques extrêmes : inondations, tornades, cyclones… En Colombie vendredi dernier, une coulée de boue a détruit une partie de la ville de Mocoa et provoqué la mort de près de 300 personnes (bilan provisoire). Cette coulée est survenue alors que des pluies torrentielles ont provoqué des inondations dans la région. Chaque saison pluvieuse, en raison du phénomène climatique El Niño, la zone andine est particulièrement arrosée en Colombie, mais aussi au Pérou et en Équateur.
Mocoa était une zone à risque, où la tragédie humaine aurait pu être évitée si les autorités avaient écouté les alertes régulières de plusieurs organisations environnementales. En 2014, un éboulement avait changé le cours de l’une des rivières qui a donc débordé dans la nuit du vendredi au samedi, et d’énormes pierres avaient dévalé les montagnes sous la pression des pluies. Un rapport en juin 2016 qui émanait de l’autorité environnementale de la région, Corpo Amazonia, recommandait déjà d’évacuer le quartier qui a été le plus touché vendredi dernier, et de reloger ses habitantEs...
La Colombie fait face régulièrement à ce genre de catastrophe. Sa topographie la rend vulnérable aux glissements de terrain. Mais la déforestation galopante aggrave la situation. Un rapport officiel pointait récemment que le département du Putumayo était l’un de ceux qui ont le plus perdu leur couverture forestière. Pour l’environnementaliste Julio Carrizosa, « la déforestation a été très intensive dans cette région. Les pentes ont été érodées. Et ainsi, avec les pluies torrentielles, les zones déforestées ont tendance à s’effondrer, à se déliter, occasionnant des mouvements de terre importants. »
Non, cette catastrophe n’est pas naturelle ! Elle découle d’un système qui détruit l’environnement, dérègle le climat au point de provoquer à chaque fois des ravages, des drames. Les pays du nord sont touchés, mais les pays de sud, les plus pauvres, et leurs populations, restent les plus atteints. Tout cela montre que la crise écologique aggrave encore davantage la crise sociale, et ce n’est pas l’enchaînement rituel et médiatique des conférences sur le climat qui peut y répondre. D’où la nécessité de se battre pour un programme écosocialiste. Il y urgence !