Le 29 mars dernier, le Parlement cubain a adopté une nouvelle loi sur les investissements étrangers qui prévoit « un recours accru à l’investissement étranger » pour contribuer « efficacement au développement durable du pays et à la reprise de l’économie nationale ».
Les travailleurs de pratiquement tous les secteurs seront désormais livrés à l’exploitation du capital étranger. La loi énumère en effet 11 secteurs prioritaires : agricole et forestier, alimentaire, énergie et mines, sucre, métallurgique et mécanique, industrie légère et électronique, pharmaceutique et biotechnologique, commerce en gros, santé, construction, tourisme et transport.
Elle fait un pont d’or au capital : exonération d’impôts sur les bénéfices durant les huit premières années, et à discrétion pour des périodes plus longues, garantie contre l’expropriation, liberté de transférer à l’étranger, dans la monnaie de leur choix, profit et capital. Demeure une restriction : c’est une agence publique qui recrutera et paiera les travailleurs.
Dans le même temps, le ministre du Commerce a rappelé que les investisseurs étrangers bénéficieraient de la promotion de « zones spéciales de développement », équivalent des paradis du capital nommés Zones économiques spéciales en Chine. Celle de Mariel, de 450 km2, adossée au port du même nom, à 50 km à l’ouest de la Havane, est en voie de construction par une entreprise brésilienne. Le terminal à conteneurs de Mariel remplacera le port de La Havane comme principale porte d’entrée des marchandises à Cuba, en plaçant l’île à la pointe de plates-formes logistiques qui tentent de profiter de l’élargissement du canal de Panama.
Un nouveau pas dans la soumission au capital, mais qui ne résoudra pas les problèmes économiques de Cuba, et encore moins les problèmes politiques.