En Iran, les travailleurs sont privés de libertés essentielles : droit de faire grève, de manifester, de constituer des syndicats. Accusés d’avoir enfreint ces interdictions, des milliers de salariés sont arrêtés et de nombreux sont emprisonnés. Parmi eux, Reza Shahabi.
Dirigeant du syndicat de la régie des transports de Téhéran et sa banlieue (Sherkat-é–Vahed), Reza Shahabi est en prison depuis juin 2010 où il purge une peine de 6 ans. Il souffre d’insuffisance rénale, d’hypertension, de douleurs dorsales et lombaires, ainsi que d’une sévère arthrose du fait de la détérioration de quatre vertèbres.
Sa quatrième grève de la faimLe 1er juin 2014, au lieu de recevoir les soins nécessaires, Reza Shahabi a été transféré dans une prison accueillant également des prisonniers de droit commun souvent violents. Depuis cette date, il a entamé une nouvelle grève de la faim pour réclamer son retour dans un lieu de détention conforme aux conventions internationales. Depuis de longs mois, le mouvement de solidarité a été relayé en France par des exilés iraniens, Amnesty International ainsi que par l’intersyndicale CGT-Solidaires-FSU-CFDT-UNSA. Une intervention a eu lieu auprès des autorités iraniennes et françaises pour que Reza soit hospitalisé de toute urgence, notamment pour une opération de la colonne vertébrale. Au 50e jour de grève de la faim, Reza a reçu la visite d’un représentant du pouvoir. Celui-ci a constaté la dégradation de son état de santé : hémorragie gastrique, fort amaigrissement, insensibilité des membres, etc. Il lui a alors annoncé qu’il allait être enfin transféré dans un hôpital. En réponse Reza a annoncé qu’il suspendait sa grève de la faim, mais qu’il la reprendrait si cet engagement n’était pas respecté.
Face à l’État théocratique, la lutte continue !Grâce à la détermination de Reza, et au mouvement de solidarité, en Iran comme au niveau international, une première victoire a été remportée. Mais le combat continue pour s’assurer que Reza reçoit bien les soins adéquats. Il doit s’amplifier pour que, dès que l’état de santé de Reza sera stabilisé, il ne retourne pas en prison. Cette lutte s’insère dans une lutte plus générale pour le respect des libertés démocratiques, la fin de la peine de mort (465 personnes ont été pendues depuis le début 2014), le respect des droits des femmes ainsi que de ceux figurant dans les normes internationales de droit du travail. Une lutte de longue durée est devant nous face à l’État théocratique iranien et son instrument de propagande international qu’est la chaîne télévisuelle Press TV... sur laquelle on trouve notamment une interview complaisante d’un certain Dieudonné.
Claude Vergies
Pour en savoir plus :http://www.iran-echo.comhttp://www.workers-iran.orghttp://orta.pagesperso-orange.fr/solidint/iran/iran.html http://www.amnesty.org/fr/region/iranhttp://soliranparis.wordpress.com