Après plus de 70 jours, la mollahrchie ne parvient pas à éteindre la contestation. La répression féroce n’y fait rien, immanquablement les jours et les nuits se succèdent et se ressemblent. Les manifestations sont importantes et ont lieu dans tout le pays. Retour, dans cet article, sur la situation au Kurdistan.
Les manifestations ont lieu dans les grandes comme dans les petites villes. Les slogans demandant la chute de la dictature théocratique montrent la détermination de la rue. Si la contestation est particulièrement radicale dans les quartiers populaires des grandes villes et les localités alentour, elle l’est davantage encore dans les régions périphériques du Sistan-Baloutchistan et du Kurdistan qui sont à la pointe de la lutte et subissent une répression impitoyable.
La République Islamique est coupable de crime de masse dans plus de 150 villes du pays, mais la répression est de nature différente dans les régions du Sistan-Baloutchistan et du Kurdistan. La violence et les moyens employés sont d’une autre nature. Dans les villes de Zahedan (capitale du Sistan-Baloutchistan) et davantage encore dans les villes kurdes de Sanandadj, Boukan, Piranchahr, Marivan, Divandarreh, Saqqez, Mahabad, Djavanroud, ou encore Dehgolan, c’est à un véritable massacre que se livrent les Gardiens de la révolution.
Une guerre contre la population
Au Kurdistan, certaines villes sont sous occupation militaire. Des blindés circulent jour et nuit dans les localités, des maisons sont attaquées et leurs habitantEs arrêtéEs. Les Gardiens de la révolution mènent une véritable guerre contre la population majoritairement kurde. Ils procèdent à des tirs d’artillerie et à la mitrailleuse lourde et à balle réelle sur les manifestantEs qui montent des barricades et ripostent avec des pierres.
Plus de 50 morts ont été recensés depuis le 15 novembre. Ce chiffre est sans doute bien en dessous de la réalité. Les enlèvements et assassinats ciblés se multiplient. Cette guerre engagée par les Gardiens de la révolution pousse les organisations kurdes et les réseaux militants à se coordonner davantage sur le terrain. Un mouvement de grève générale très suivi traverse le Kurdistan, cela se traduit notamment par la fermeture des bazars, des commerces et des unités de production.
La République islamique cherche à diviser la contestation en jouant la carte du nationalisme. Elle pointe du doigt « les puissances étrangères qui poussent à la partition de l’Iran ». Face à cela, la solidarité s’exprime dans tout le pays. Les slogans en soutien à la résistance kurde montent en puissance et expriment l’idée que le soulèvement en cours a un but commun : le renversement du régime. Nous avons connu ces derniers jours des appels à des grèves dans différentes villes et secteurs. Il est primordial que le mouvement gréviste puisse se développer et s’installer dans la durée avec une dynamique de grève générale. Cela sera la clé de la victoire face à la dictature théocratique des mollahs et Gardiens de la révolution.
Nécessaire solidarité internationale
Dans ce contexte de répression, les forces militantes kurdes repliées en Irak subissent des attaques régulières des Gardiens de la révolution. Par drones et missiles, la République islamique s’en prend notamment aux forces du PDKI (Parti démocratique du Kurdistan d’Iran) ou de Komala (Parti des travailleurs du Kurdistan). Dans le même temps, la Turquie bombarde les positions kurdes au nord de la Syrie. Tout ceci dans un silence absolu des grandes puissances internationales. Cette complicité avec les régimes de Téhéran et d’Ankara sur le dos des Kurdes d’Iran, d’Irak, de Syrie ou de Turquie n’est pas nouvelle. Elle montre une fois de plus que les peuples de la région ne peuvent et ne doivent compter que sur la solidarité internationale. Les organisations de la gauche radicale, les syndicats et associations démocratiques doivent s’engager dans une campagne internationaliste de soutien au soulèvement populaire en cours.