La semaine dernière, la lutte pour la justice en Palestine a connu un tournant décisif avec les mandats d’arrêt émis par la CPI (Cour pénale internationale) contre Benyamin Netanyahou, Premier ministre israélien, et Yoav Gallant, ministre de la Défense.
Six mois après la demande formulée par son procureur Karim Khan le 20 mai dernier, ces mandats pour crimes de guerre et crimes contre l’humanité ciblent directement la violence systémique israélienne et l’oppression coloniale qui écrasent le peuple palestinien depuis des décennies.
Justice internationale ou stratégie de façade ?
L’initiative de la CPI est saluée par de nombreux et de nombreuses militantEs pour les droits humains mais elle suscite aussi des interrogations : pourquoi tant d’années de silence face à l’apartheid israélien ?
Pour beaucoup, ces mandats ne sont qu’un premier pas. La CPI devra prouver qu’elle peut aller au-delà de symboles en obligeant les États signataires du Statut de Rome à exécuter ses mandats d’arrêt. La réalité est que de nombreux pays, notamment les États-Unis, utilisent leur influence pour saboter ces efforts. Washington a déjà exprimé son opposition, dénonçant une « politisation de la justice internationale », et continuant à couvrir les crimes israéliens sous prétexte de sécurité. En Hongrie, le gouvernement a promis d’accueillir le génocidaire et de ne pas l’arrêter.
L’Allemagne suit le même chemin. Le gouvernement semble peu enclin à exécuter les mandats d’arrêt émis par la CPI ; il a laissé entendre qu’il n’était pas favorable à une telle initiative. « J’ai du mal à imaginer que des arrestations puissent avoir lieu en Allemagne sur cette base », a déclaré le porte-parole du gouvernement lors d’un point presse ce vendredi.
La machine de mort israélienne ne s’arrête pas
Sur le terrain, la situation en Palestine est plus désespérée que jamais. Dans la bande de Gaza, la défense civile a rapporté le 21 novembre qu’une frappe israélienne sur Gaza avait causé la mort de 22 personnes pendant la nuit. Parallèlement, un autre raid nocturne dans les secteurs de Beit Lahia et Jabaliya, au nord, a entraîné des dizaines de morts et laissé de nombreuses personnes portées disparues, selon des sources médicales locales. Plus de 120 PalestinienEs ont été tuéEs depuis le 21 novembre.
Au Liban aussi, les bombardements et les massacres continuent. Des dizaines de villages et des quartiers entiers de Beyrouth ont été rasés, au prix de plus de 3 000 morts, en majorité des civilEs, en un mois et demi seulement.
La communauté internationale : entre hypocrisie et espoir
Si des pays commencent à reconnaître la souveraineté palestinienne sur les territoires occupés, cela reste insuffisant : Israël continue de bénéficier d’un soutien inconditionnel de l’Occident. Les timides condamnations de la colonisation ou des crimes de guerre ne sont que des déclarations creuses si elles ne s’accompagnent pas de sanctions concrètes comme l’embargo sur les armes, la suspension des accords commerciaux et l’isolement diplomatique.
L’inaction de l’Union européenne est flagrante. Alors que les violations du droit international par Israël sont bien documentées, Bruxelles préfère par exemple renforcer ses partenariats économiques et technologiques avec Tel-Aviv. Cette hypocrisie est un affront aux principes de justice et de droits humains.
Un appel à l’action anticapitaliste et solidaire
La lutte pour la Palestine n’est pas qu’une question humanitaire ou de droit international : c’est une bataille contre l’impérialisme, le colonialisme et le capitalisme globalisé. Israël est un rouage clé du système impérialiste mondial, bénéficiant de milliards de dollars d’aides et de technologies militaires qui servent ensuite à réprimer les luttes populaires ailleurs dans le monde.
Des actions concrètes, comme le mouvement BDS (Boycott, désinvestissement, sanctions), sont des réponses puissantes et nécessaires pour affronter cet empire colonial. En France, les occupations et blocus d’universités relancent le mouvement de solidarité envers la Palestine.
Il appartient à chacun d’intensifier la pression sur les gouvernements, les entreprises, et les institutions qui soutiennent l’occupation. Les mandats de la CPI ne suffiront pas à libérer la Palestine. La liberté viendra du terrain, de la résistance populaire et de la solidarité internationale. La justice pour la Palestine, c’est la justice pour toutes celles et ceux qui luttent contre l’oppression et l’exploitation à travers le monde.
Amel